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Défense des enfants international
section suisse
 
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Les sources des articles disponibles dans la recherche sont l'historique des bulletins DEI, la Convention des droits de l'enfant ainsi que certaines publication de DEI.


2 e Congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales
  
[ Bulletin DEI, Dezember 2001 Band 7 Nr 4 S. 6, 7, 8, 9, 10 ]

Du 17 au 20 décembre 2001 s’est tenu, à Yokohama au Japon, le 2e Congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales, en présence de 3000 délégués de 138 nations. Avant la venue du Congrès, nous avons tenté de faire le point sur la situation en Suisse en matière de lutte contre l’exploitation sexuelle et sur les attentes et l’impact de ce Congrès en Suisse. Barbara Fontana, collaboratrice scientifique auprès du Département fédéral de l’intérieur, chargée des questions relatives aux droits de l’enfant ; Katrin Hartmann, Secrétaire générale de Arge Kipro-ECPAT Suisse et Hélène Sackstein, coordinatrice du «Focal Point sur l’exploitation sexuelle des enfants» ont toutes trois répondu à nos questions.


QUESTIONS A MADAME BARBARA FONTANA, Section de la politique des droits de l’homme, Département fédéral des affaires étrangères. Membre de la délégation suisse au Congrès:



Bulletin: A la veille du 2ème Congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales, quel est le bilan en Suisse en la matière?


Barbara Fontana: En Suisse le bilan est plutôt positif. En effet, de nombreux instruments internationaux ont été adoptés et intégrés dans l’ordre juridique interne, par exemple la Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant et la Convention n°182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants. Sur le plan législatif, de nombreuses mesures ont été prises et continuent d’être envisagées pour assurer une meilleure protection aux enfants victimes d’une violation de leur intégrité sexuelle. Des études et des recherches ainsi que différentes activités en matière de prévention ont été réalisées aux niveaux cantonal et national, et la collaboration avec les ONG s’est développée. Ceci ne veut pas dire que nous sommes à la fin de nos peines. L’action face à cette problématique nécessite en effet des efforts constants. L’exploitation sexuelle des enfants, en particulier lorsqu’elle a des fins commerciales, revêt des aspects qu’il convient de traiter certes au niveau national, mais également international. Sur le dernier plan, l’augmentation de la criminalité transfrontière et des phénomènes connexes, comme la traite des êtres humains, est inquiétante. Il en est de même du tourisme sexuel et de l’utilisation des nouvelles technologies, comme l’Internet, à des fins de pornographie enfantine et de pédophilie. Ce sont des défis dont l’impact et l’ampleur ne sont malheureusement pas encore connus. S’il est admis que ces problèmes prennent de l’ampleur au niveau européen, on ne peut pas exclure que la Suisse soit aussi concernée. Au niveau national, il ne faut pas négliger que le problème de l’exploitation sexuelle commerciale des enfants est souvent lié aux toxicomanies et que les actions de prévention dans ce domaine doivent se poursuivre impérativement, de même que celles liées au HIV-Sida. Il faut cependant rappeler dans ce contexte que, malheureusement, la grande majorité des cas d’abus sexuels envers les enfants se déroulent au sein de la famille ou sont le fait d’une personne connue de l’enfant. Ces abus peuvent du reste être la cause du passage de certains enfants vers la toxicomanie et/ou la prostitution.


Bulletin: Les questions de maltraitance et d’exploitation sexuelle des mineurs dans notre pays sont traitées par différents départements ainsi qu’un certain nombre de services spécialisés et d’ONG. Dans ce contexte, comment avez-vous préparé la participation suisse au Congrès et comment est formée la délégation suisse?


Barbara Fontana: En premier lieu, il faut rappeler que la plupart des cas de maltraitances et d’abus envers les enfants relèvent de la compétence des cantons. Ceci dit, ces questions sont effectivement traitées par différents départements au sein de l’administration fédérale. Ceci est normal vu que la protection des enfants et la lutte contre ces infractions et leurs auteurs nécessitent une approche globale et diversifiée qui requiert l’action et l’expertise de nombreux services de l’administration fédérale. Ces derniers ont été consultés durant tout le processus menant au 2ème Congrès mondial de Yokohama; ils continueront d’être impliqués après le Congrès. Aussi, il était nécessaire que plusieurs offices des différents départements en charge de cette problématique soient représentés dans la délégation suisse. En fin de compte, la délégation est composée des mêmes offices qui avaient pris part au 1er congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales de Stockholm en 1996: l’OFAS (DFI), l’OFJ, (DFJP), l’OFP (DFJP) et la DP IV (DFAE)1. En plus, l’ONG arge kipro / ECPAT Switzerland est intégrée dans la délégation. Bulletin: Quels sont les enjeux principaux d’une telle conférence? Barbara Fontana: Ce congrès, qui est une réunion de suivi, présente de multiples enjeux. Il s’agit avant tout de relancer la discussion au niveau international et de maintenir la problématique de l’exploitation sexuelle des enfants sur l’agenda politique de l’ensemble de la communauté internationale. La délégation suisse espère que Yokohama constituera un nouveau jalon dans la lutte contre ce fléau en affirmant en premier lieu une tolérance-zéro contre ces actes criminels. En réaffirmant la pertinence et l’importance de la Déclaration et du Plan d’Action de Stockholm, le Congrès devrait permettre aussi la poursuite de la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants en prenant en compte les nouveaux défis qui se présentent depuis 1996. Cette conférence représente aussi le cadre idéal pour l’identification et l’échange des bonnes pratiques dans la lutte contre l’exploitation sexuelle et pour renforcer les partenariats entre gouvernements et autres acteurs pour la coopération internationale.


Bulletin: Dans quels domaines espérez-vous que les travaux du Congrès puissent faire avancer les choses en Suisse?


Barbara Fontana: Les questions liées à la protection des enfants sont bien présentes en Suisse, la population et le Parlement étant très sensibilisés aux droits de l’enfant en général. De nombreuses actions ont été entreprises à plusieurs niveaux pour répondre aux questions de la traite des êtres humains, de la pornographie et de la pédophilie sur Internet, ou encore des violences et des abus sexuels.

Pour la Suisse, il s’agit surtout de relancer le débat sur la protection des enfants contre toutes les formes de violences, notamment au sein de la famille. Il s’agit aussi de poursuivre et intensifier la collaboration avec les ONG et d’associer le secteur privé dans cette démarche.

La Suisse n’attend pas ce genre de Conférence pour prendre les mesures qui lui semblent nécessaires pour protéger les enfants. Par contre, il faut lever le tabou et faire connaître au public certaines formes d’exploitation sexuelle des enfants. Par exemple, il faut avoir conscience que la lutte contre les exploiteurs d’enfants ne se limite pas à la lutte contre les pédophiles, vu que de nombreux exploiteurs ne correspondent pas à ce profil type. En fait, ce qui est inquiétant, c’est que des gens tout à fait «normaux», qui ne penseraient pas à exploiter sexuellement un enfant dans leur pays d’origine, n’ont soudain aucune inhibition à exploiter sexuellement un enfant dans un pays étranger. En ce qui concerne plus particulièrement l’Internet, l’administration fédérale a développé un concept qui sera mis en œuvre en 2002 visant à lutter contre la cybercriminalité et la pornographie enfantine sur Internet.

Il faut donc agir contre l’exploitation sexuelle des enfants sous toutes ses formes, continuer de prendre des mesures de sensibilisation aux droits de l’enfant et s’assurer que l’enfant n’est pas perçu comme un objet, et enfin lever le voile sur le tabou qui continue à couvrir les violences et les abus sexuels contre les enfants dans la famille, dans la société et dans le monde.


QUESTIONS A MADAME KATRIN HARTMANN, Secrétaire générale de arge kipro – ECPAT Switzerland. Membre de la délégation suisse au Congrès, en tant qu'ONG:



Arge kipro est la branche suisse de l’organisation internationale non gouvernementale ECPAT- Association contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales. Elle est basée à Berne. Arge kipro est active en matière de lutte contre l’exploitation sexuelle dans notre pays et elle élabore, sur mandat de la Centrale pour les questions familiales de l’Office fédérale des assurances sociales, un rapport de situation sur l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales en Suisse.



Bulletin : Welches können die Auswirkungen des Kongresses in der Schweiz sein ?



Bulletin: Arge Kipro arbeitet gegenwärtig an der Erstellung eines Berichtes über kommerzielle, sexuelle Ausbeutung von Kindern. Können sie, nach den bisherigen Ergebnissen, für unser Land eine Bilanz ziehen? Auf welchen Ebenen besteht dringender Handlungsbedarf ? Welche Massnahmen emfehlen Sie den Behörden?



Katrin Hartmann: In unserem Bericht geht es weniger darum Bilanz zu ziehen, als darum, den anstehenden Handlungsbedarf aufzuzeigen. Nur schon allein von der Zielsetzung des Berichts kommen wir zu einer eher kritischen Stellungnahme. Wir haben unseren Blick vor allem auf die bestehenden Probleme und Möglichkeiten, wie ihnen beizukommen ist, gerichtet.

Grundsätzlich sind in der Schweiz sicher vereinzelte Massnahmen zur Bekämpfung der kommerziellen sexuellen Ausbeutung von Minderjährigen in die Wege geleitet worden. Gesamthaft betrachtet sind die Fortschritte aber bescheiden. Dies hängt auch damit zusammen, dass das Phänomen "kommerzielle sexuelle Ausbeutung von Kindern" in den letzten Jahren grösser geworden ist. Die Zahlen des "Lagebericht 2000 ‚Szene Schweiz'" des Dienstes für Analyse und Prävention des Bundesamts für Polizei zeigen dies deutlich auf.

Massiv zugenommen haben laut diesem Lagebericht die Verurteilungen wegen harter Pornografie (Artikel 197 des Strafgesetzbuches). Wurden im Jahr 1993 60 Urteile gesprochen, waren es 1998 bereits 775.

Die Zahl der aufgedeckten Fälle von sexuellen Handlungen mit Kindern im Ausland ist ebenfalls gestiegen. Noch 1997 wurde kein einziger Fall angezeigt. Im Jahr 2000 waren es bereits acht Fälle mit internationalen Bezügen. Diese kleine, aber gewachsene Anzahl von Verurteilungen stehen jedoch in kleinerlei Verhältnis zu den bestehenden Hochrechnungen über die Anzahl von Sextouristinnen, die ausschliesslich wegen Kindersextourismus ins Ausland reisen. Mitte der 90-er Jahre sollen beispielweise jährlich –leider der besitzen wir keine Schätzungen zur Schweiz – aus Deutschland zwischen 5'000 – 10'000 Kindersex »touristinnen » allein nach Thailand gefahren sein.

Handlungsbedarf für die Schweiz sehen wir vor allem in der Wiedereinführung der Internetmonitoring-Stelle auf Bundesebene, um Kinderporno-grafie wirksamer zu bekämpfen, und in einer grösseren Einbindung der schweizerischen Tourismusindustrie in die Bemühungen um die Eliminierung des Kindersextourismus. Kinder im Ausland, die Opfer von in der Schweiz wohnhaften TäterInnen geworden sind, sollten ebenfalls die laut Opferhilfegesetz zur Verfügung stehenden Unterstützungsangebote nützen können.

Nicht vergessen werden darf ebenfalls, dass kommerzielle sexuelle Ausbeutung von Kindern und Jugendlichen auch in der Schweiz existiert, wenn auch sicher in einem weitaus kleinerem Ausmass als in den Destinationsländern des Kindersextourismus.


Bulletin: Wir haben die schweizerischen Nichtregierungsorganisationen (NRO) ihre Beteiligung am 2. Weltkongress in Yokohama vorbereitet? Besteht eine gute Zusammenarbeit unter den NRO mit den Behörden?


Katrin Hartmann: Hinsichtlich des Zweiten Weltkongresses hat es eine zwar erst ziemlich spät einsetzende, aber sehr gute Zusammenarbeit zwischen Bundesbehörden und den NGOs gegeben. Einige Austauschs- und Informationssitzungen zwischen Bundesbehörden und NGOs haben stattgefunden. Die NGOs hatten auch die Möglichkeit, die von der Schweiz in Yokohama vertretene Position zu beeinflussen.

Uns war wichtig, den Zweiten Weltkongress dazu zu nutzen, um in der Schweiz vertieft auf die Problematik aufmerksam zu machen und um sich bewusst zu machen, dass noch viel getan werden muss. Deshalb haben wir in den letzten Monaten einen Lagebericht erarbeitet, der ein Licht auf den schweizerischen Handlungsbedarf wirkt une in dem auch ein Dutzend Fachleute, Massnahmen der Bekämpfung von Kinderprostitution,-pornografie und des Kinderhandels einbringen. Dieser Bericht wurde massgeblich von der Zentralstelle für Familienfragen des Bundesamts für Sozialversicherung finanziert.


Bulletin: Was erwarten Sie vom 2. Weltkongress von Yokohama für die Schweiz?


Katrin Hartmann: Ich denke, dass am Ersten Weltkongress in Stockholm eine erste wichtige Sensibilisierung nicht nur der breiten Bevölkerung, sondern insbesondere auch der involvierten politischen Instanzen und Behörden erreicht wurde. Man wurde dazumal erstmals der internationalen Tragweite der kommerziellen sexuellen Ausbeutung und ihrer Leben beeinträchtigenden Folgen für die Opfer Gewahr.

In Yokohama geht es nun darum zu überprüfen, ob die eingeleiteten Massnahmen ihr Ziel erreicht haben. Trotz aller in die Wege geleiteten Massnahmen nimmt die kommerzielle sexuelle Ausbeutung von Kindern und Jugendlichen nach wie vor zu. Ich hoffe daher, dass sich nun auch der Druck auf die Behörden verstärkt, die effektiv notwendigen personellen und finanziellen Ressour-cen zur Verfügung zu stellen, um Kinderprostitution, –pornografie und –handel für sexuelle Zwecke wirksam zu bekämpfen.


Bulletin: Welches können die Auswirkungen des Kongresses in der Schweiz sein?


Katrin Hartmann: Allzu direkte Auswirkungen darf man wohl kaum erwarten. Eine positive Folge des Kongresses könnte die raschere Wiedereinführung der seit bald zwei Jahren verwaisten Internetmonitoring-Stelle auf Bundesebene sein. Das grundsätzliche Ja dazu ist ja bereits gefallen. Durch den Kongress beschleunigt sich möglicherweise die Wiederaufnahme der Monitoringtätigkeit.

Möglicherweise erörtert die Schweiz nochmals die Erarbeitung eines Nationalen Aktionsplanes zur Bekämpfung der sexuellen Aus-beutung von Kindern wie sie es ja 1996 in Stockholm versprochen hat und was bisher noch nicht realisiert werden konnte.

Wichtig ist solch ein Kongress aber immer auch für die persönliche Arbeit. Man bekommt Anregungen, kann sich vernetzen, erfährt Neues und sieht die Vorteile und Nachteile gewisser Strategien. Für meine Arbeit erhoffe ich mir, eine Ladung neue Motivation mit in die Schweiz zu nehmen, um mich im neuen Jahr wieder engagiert für die Sache der Kinder und ihr Recht auf körperliche und seelische Unversehrtheit einzusetzen.


QUESTIONS A MADAME HELENE SACKSTEIN,Focal Point sur l’exploitation sexuelle des enfants, Groupe des ONG pour la Convention des droits de l‘enfant:


Le Focal Point sur l’exploitation sexuelle des enfants fait partie du Groupe des ONG pour la Convention des droits de l’enfant et se trouve à Genève. Créé en 1996 par les co-organisateurs du 1er Congrès mondial de Stockholm2 dans le but de faciliter et de coordonner l’action globale pour combattre l’exploitation sexuelle des enfants, les abus et la violence, il est l’un des co-organisateurs du Congrès de Yokohama, avec le gouvernement japonais, l’UNICEF, et ECPAT. Son site Internet3 a accueilli le site officiel du Congrès (www.focalpointngo.org/yokohama) et, tout au long de la préparation du Congrès, le Focal Point a diffusé régulièrement des mises à jour sur les préparatifs, de l’information générale et des documents de référence.


Bulletin: Il y a 5 ans se tenait à Stockholm le premier congrès mondial sur l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales. Qu’a t-il changé?


Hélène Sackstein: Le 1er Congrès a rendu le problème visible, il l’a officialisé en quelque sorte. Jusqu’alors, on parlait peu d’exploitation sexuelle des enfants, ou l’on avait tendance à penser que ce problème se limitait à un certain nombre de pays. Le Congrès, qui a coïncidé avec le scandale de l’affaire Dutroux en Belgique, a forcé les gouvernements occidentaux, leurs opinions publiques et les ONG à prendre conscience de la réalité. Depuis, nombreux sont ceux qui ont dû reconnaître l’existence du problème et accepter sa réalité. Il faut maintenant renforcer le partenariat, surtout au niveau régional.


Bulletin: Est-ce que c’est là l’un des principaux enjeux de ce deuxième congrès?


Hélène Sackstein: Certainement. Il s’agit maintenant de renforcer le travail au niveau régional en tenant compte de tous les facteurs qui génèrent l’exploitation sexuelle des mineurs. On sait que l’on ne peut pas traiter cette problématique de manière limitée car ses causes sont nombreuses, complexes et obligent à prendre en compte les contextes économiques, sociaux et politiques. Ainsi, les stratégies doivent être développées en fonction des spécificités de chaque région et de chaque pays. Il s’agit également de faire le point sur ce qui a été accompli depuis cinq ans, d’améliorer ce qui doit l’être et de combler les lacunes. Par exemple, il s’agira de voir comment assurer la mise en œuvre des plans d’action nationaux adoptés suite au 1er Congrès et qui ne sont, le plus souvent, pas appliqués. Au niveau de la collecte de données, il reste aussi beaucoup à faire. Il faudrait définir des indicateurs valables permettant d’évaluer l’impact des progammes de prévention ou de répression. Le fait de délivrer un enfant pris dans un réseau de prostitution ne veut rien dire si l’on ne sait pas ce qu’il fera plus tard et s’il s’en est durablement remis.


Bulletin : Qu’entend-on exactement par « exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales » ?


Hélène Sackstein : La plupart des organisations reconnaissent qu’il faut comprendre cette définition de la façon la plus large possible et ne pas s’en tenir strictement à l’aspect commercial. Beaucoup de pratiques condamnables ne sont pas de nature commerciale. Par exemple, une grande partie des documents contenant de la pornographie enfantine circule librement et ne fournissent pas de revenu particulier à leurs initiateurs.


Bulletin: Comment les ONG ont-elles préparé ce congrès?


Hélène Sackstein: Le Groupe des ONG a facilité l’organisation de séries de réunions régionales des représentants de la société civile, des professionnels et des associations pour permettre d’identifier les priorités. Les conclusions de ces réunions ont été prises en compte lors des six consultations régionales gouvernementales qui ont adopté des plans d’action régionaux. De plus, les ONG ont participé activement aux consultations régionales intergouvernementales.

En cinq ans, les ONG ont gagné beaucoup de reconnaissance. Elles ont identifié les lacunes et ont tenté d’adapter leurs approches et leurs stratégies aux différents contextes politiques, économiques et sociaux. Elles ont également progressé en matière d’identification de mécanismes de suivi plus cohérents.

Enfin, la plupart des ONG ont élargi la problématique et ont reconnu que le problème de base est celui de «l’abuseur» ou «exploiteur sexuel» et qu’il faut donc faire un travail de prévention efficace (ndlr. voir le Dossier de ce Bulletin).


Bulletin: Quelle place réserve t-on aux enfants et au secteur privé dans les discussions sur l’exploitation sexuelle?


Hélène Sackstein: Il est très important d’impliquer le secteur privé. Des industries, comme celles du tourisme ou des nouvelles technologies ont un intérêt direct dans la question. Mais il faut également étendre la problématique aux PME et au secteur informel qui peut agir comme partenaire dans des projets de prévention ou de réinsertion comme, par exemple, proposer du travail aux jeunes victimes.

Lors du congrès, il y aura plus d’une centaine d’enfants. La question de la participation des enfants est un sujet délicat mais une place spéciale leur sera réservée et des directives ont été établies à l’intention des ONG et des gouvernements pour assurer la meilleure participation possible et la sécurité des enfants participants. Une réunion de plus de 300 jeunes a également eu lieu au Japon en décembre 2001, pour préparer le congrès.

1 Office fédéral des assurances sociales (Département fédéral de l’intérieur); Office fédérale de la justice (Département fédéral de justice et police); Office fédéral de la police (Département fédéral de justice et police); Division politique IV (Département fédéral des affaires étrangères).

2 Le 1er Congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales s’est tenu à Stockholm en août 1996. 3 www.focalpointngo.org






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