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Défense des enfants international
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La santé des adolescents en Suisse: 30% des jeunes sont mal dans leur peau
  
[ Bulletin DEI, Juni 2004 Band 10 Nr 2 S. 5, 6 ]

Une vaste enquête, menée en 2002 auprès de 7420 jeunes de 16 à 20 ans, démontre que, majoritairement, les jeunes se sentent bien insérés dans la société, mais que 30% d’entre eux expriment un mal-être, dont 10% peut être qualifié de sévère.

Cette enquête, conduite par l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive de Lausanne, l’Institut de psychologie de l’Université de Berne et l’Office de promotion de la santé du Tessin, avec le soutien de l’Office fédéral de la santé publique, souligne ainsi que «la perception que les adolescents ont de leur santé est marquée d’un relatif paradoxe: si la majorité se sent en bonne santé générale, une proportion importante, plus importante qu’il y a une dizaine d’années, souffre de difficultés, avant tout dans le domaine de la santé mentale».

Le stress, la déprime et la vie sentimentale sont à l’origine du malaise exprimé par 30 % des adolescents et conduisent à des difficultés affectives ou relationnelles. Une proportion importante des jeunes (35% des filles et 20% des garçons) se sentent parfois suffisamment déprimés pour avoir besoin d’un soutien.

Par rapport à une enquête identique réalisée il y a dix ans, en 1993, on note que les comportements addictifs ont fortement augmenté: l’alcool se profile comme le problème majeur. Il est devenu une vraie drogue et, avec l’arrivée des alcopops, le rapport des jeunes à l’alcool a changé. Un jeune sur trois se considère comme un fumeur régulier et la consommation de cannabis et de cocaïne a progressé, alors que celle de l’héroïne est restée stable. En dix ans, il est également frappant de voir que l’image qu’ont les jeunes d’eux mêmes sur le plan physique s’est détériorée: 40% des filles et 18% des garçons sont insatisfaits de leur corps et 70% souhaitent perdre du poids. Les troubles alimentaires sont en constante augmentation.

Enfin, le pourcentage des adolescents qui reconnaissent avoir tenté de se suicider est élevé: environ 8% des filles et 3% des garçons admettent au moins une tentative de suicide au cours de leur vie. Les enquêteurs soulignent combien la Suisse est en retard en matière de prévention du suicide chez les jeunes. Il y a urgence à traiter sérieusement ce problème et à améliorer la prévention et le repérage des jeunes à risque, comme le suivi de ceux qui présentent des tendances suicidaires.


Quelles explications au mal-être ?


Selon les enquêteurs, ce sont surtout des facteurs sociaux qui semblent favoriser l’éclosion de problèmes chez les jeunes:

«•Une société atomisée dans laquelle les liens se sont fragilisés: trop d’enfants et d’adolescents souffrent du manque d’attention de parents hypnotisés par la réalisation de leurs propres besoins. Trop de jeunes souffrent d’un manque de liens significatifs avec des adultes responsables qui puissent leur servir de modèles. (…)

• Une insécurité par rapport aux perspectives d’avenir, entretenue par un climat économique qui s’est dégradé, et face auquel la génération des années 60 à 80 (les parents actuels des adolescents), qui n’a pas connu un tel climat, se sent mal préparée voire démunie. Cette insécurité est encore magnifiée par le fonctionnement social axé sur la compétition dont les plus démunis se sentent rapidement exclus.

• Un envahissement du territoire familial et intime par les médias, notamment les médias électroniques, et dont l’impact (violence, image corporelle) même s’il est difficile à apprécier avec exactitude, se mesure notamment à l’aune des troubles de l’image corporelle dont souffrent filles et garçons.

• L’absence d’un discours public cohérent face à des enjeux de santé comme celui des drogues. Le seul domaine dans lequel un tel discours existe – et a eu un impact réel – est celui de la protection contre le VIH. On rêve de messages aussi consistants dans le domaine des accidents de la route, ou de l’usage de substances psychoactives (tabac, alcool, drogues).

• Une école qui se cherche, face à ces enjeux sociaux qu’elle n’a pas totalement intégrés.

A ces tendances que toutes les sociétés occidentales connaissent s’ajoutent des facteurs propres à la société helvétique:

• Un laxisme dans le domaine de la vente de produits psychotropes illicites et licites: la baisse du prix des alcools forts, la vente dans toutes les grandes surface d’alcopops, l’absence d’une législation claire favorisant l’abstinence du tabac dans les espaces publics, l’absence d’un discours public clair à l’adresse des jeunes (…);

• Une méconnaissance de l’impact positif que peut avoir une législation restrictive et soutenue par des contrôles efficaces visant à réduire les accidents de la circulation, comme l’exemple de la France en a démontré récemment l’efficacité.»

(Sources: «Santé et styles de vie des adolescents âgés de 16 à 20 ans en Suisse (2002)»; (SMASH 2002: Swiss multicenter adolescent study on health 2002); Narring F, Tschumper A et al.; Lausanne: Institut universitaire de médecine sociale et préventive, Bern: Institut für Psychologie, Bellinzona: Sezione sanitaria; novembre 2003; ISSN 1420-292. Dossier de presse, 3.11.2003. Tribune de Genève, 20.11. 2003)






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