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Défense des enfants international
section suisse
 
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Les sources des articles disponibles dans la recherche sont l'historique des bulletins DEI, la Convention des droits de l'enfant ainsi que certaines publication de DEI.


«Kids Behind Bars» – A Child Rights Perspective: DEI consacre sa conférence internationale à la justice juvénile Enfants en prison.
  
[ Bulletin DEI, September 2005 Band 11 Nr 2/3 S. 3, 4 ]

Par Alexia Jonckheere DEI-Belgique

Pari réussi pour les organisateurs de la Conférence Internationale «Kids Behind Bars» – A Child Rights Perspective: durant trois jours, du 30 juin au 2 juillet 2005, plus de deux cents personnes se sont réunies à l’intérieur des murs récemment érigés autour de Bethléem pour débattre de la justice des mineurs. S’est ainsi donné rendez-vous un public international, même si toutes les personnes intéressées n’ont pu participer à la Conférence en raison de la non délivrance du visa nécessaire à un certain nombre de participants. Le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies était représenté par son Président, le Professeur Jaap Doek. Le Professeur Paulo Sergio Pinheiro, expert responsable de l‘étude de l’ONU sur la violence contre les enfants 1 alors en visite en Palestine, participa également à la Conférence.

Tous les trois ans, DEI organise une conférence sur les enjeux actuels dans le domaine des droits de l’enfant. Il s’agissait cette fois de mettre à jour les systèmes de justice qui organisent l’arrestation, la détention ou l’emprisonnement des mineurs, afin de les confronter non seulement avec leurs applications dans la pratique mais surtout avec la Convention internationale relative aux droits de l’enfant. Cette dernière stipule clairement qu’il ne peut s’agir que de mesures conformes à la loi, de dernier ressort et d’une durée aussi brève que possible. S’articulant autour de sessions plénières et de sessions parallèles, les trois journées de Conférence offrirent de nombreuses occasions d’échanges sur ce vaste sujet.

Il n’est pas possible de résumer en quelques lignes les présentations qui furent proposées par des travailleurs sociaux, des experts, des enfants ex détenus, des avocats et autres. On retiendra cependant de la diversité des échanges quelques lignes de force.

La première fut rappelée à maintes reprises par ceux qui côtoient au quotidien les enfants palestiniens: les enfants derrière les barreaux ne sont pas tous maintenus prisonniers dans le cadre d’un système de justice des mineurs. Non seulement ils n’ont pas nécessairement commis une infraction pénale mais les détentions administratives sont utilisées pour déroger aux protections généralement reconnues dans le cadre de la justice juvénile. Nos pays occidentaux connaissent également de tels régimes d’exception: il fut souvent question au cours de la Conférence de la situation des enfants migrants, emprisonnés pour ne pas être en possession des documents requis pour pouvoir entrer ou séjourner dans un pays. Des participants européens ou australiens dénoncèrent cette situation.

La Conférence a aussi mis en évidence le fait que l’inlassable travail de terrain effectué pour et avec les enfants détenus invite à la création de réseaux d’échanges et d’expertise. Diverses initiatives ont déjà vu le jour. A titre d’exemple, le réseau CRIN a été présenté: il s’agit d’un réseau d’informations sur les droits de l’enfant mis sur pied en 1995 et qui diffuse, notamment par le biais d’une lettre électronique, de nombreux renseignements dans plus de 130 pays. Jaap Doek a souligné à cet égard le rôle particulier que peut jouer DEI, l’invitant à prendre la tête d’un mouvement visant à traduire en actions concrètes les stratégies élaborées au niveau politique. Il a également insisté sur le fait que la pratique de la justice des mineurs ne dépend pas de la seule Convention internationale relative aux droits de l’enfant mais elle est également tributaire de la qualité des différents intervenants sur le terrain (policiers, juges, avocats, etc.), d’où l’importance de leur formation.

La question des alternatives à promouvoir a également été longuement abordée par les participants à la Conférence, tandis qu’à maintes reprises fut dénoncé le scandale de l’emprisonnement provisoire d’enfants dans l’attente de leurs jugements.

Les participants connurent un moment particulier et empreint d’émotions lors de la projection du film Enfance volée. La caméra y retrace le choc de l’emprisonnement d’enfants palestiniens. Enfance volée montre l’incompréhension, l’angoisse, le désarroi et la solitude de ceux et celles qui pour un temps, parfois indéterminé, sont derrière les barreaux. Le film dépeint aussi l’importance du soutien des familles et l’impossibilité dans laquelle elles sont parfois d’apporter ce soutien, par exemple lorsque les visites à l’enfant détenu sont refusées ou pratiquement rendues impossibles par des entraves à la libre circulation des populations. Il montre enfin le combat incessant mais épuisant des défenseurs des droits de l’enfant qui, en Palestine comme ailleurs, tentent d’assurer une aide socio légale à chaque enfant détenu.

Après le temps des discussions vint celui des engagements. Le Conseil Exécutif International de DEI les a formalisés dans un document intitulé «Pas d’enfants derrière les barreaux» 2. Jaap Doek, lui-même, a soutenu cette revendication en lançant un appel à une libération immédiate de tous les enfants emprisonnés. C’est une position de principe qui en l’espèce a été traduite par des mesures concrètes. La Déclaration de Bethléem appelle ainsi à l’établissement de plans nationaux pour réduire le nombre d’enfants derrière les barreaux, ce qui suppose que des mécanismes effectifs soient créés pour mesurer, contrôler et établir des rapports sur le nombre d’enfants actuellement détenus. Dans dix ans, le nombre de ces enfants devrait avoir diminué de 50%. Autour des gouvernements, ce sont différents acteurs qui doivent se mobiliser à cette fin: les Nations Unies et les autres instances internationales, les ONG et la société civile, les médias et la communauté éducative. Ce n’est pas une utopie mais une volonté concrète: «Plus d’enfants derrière les barreaux»!

1. Voir article en page 7 de ce numéro.

2. «Pas d’enfants derrière les barreaux», déclaration de Bethléem. Pour obtenir le document: http://www.dci-pal.org






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