Le Fonds international pour les droits du travail (ILRF) et une étude spécialisée dans la défense des employés et des consommateurs: «Kanzlei Wiggins, Childs, Quinn & Pantazis» ont porté plainte au nom de 3 jeunes maliens contre Nestlé, Archer Daniels Midland et Cargill pour implication dans le trafic, la torture et le travail forcé des enfants dans les plantations de cacao en Afrique. La plainte, déposée aux Etats-Unis, se fonde sur deux lois fédérales: le «Torture Victims Protection Act» et le «Alien Tort Claims Act».

Selon ces organisations, les entreprises mises en cause importent du cacao de plantations en Côte d’Ivoire qui font venir des enfants du Mali pour travailler dans leurs exploitations. Agés de 12 à 14 ans, ils travaillent jusqu’à 14 heures par jour, ne perçoivent aucun salaire, sont à peine nourris, et souvent battus. L’industrie chocolatière aux Etats-Unis n’a jusqu’à aujourd’hui pris aucune mesure pour lutter contre ces cas de trafic et de travail forcé des enfants.

Pourtant, en 2001, suite à divers scandales liés au travail des enfants, de nombreuses entreprises s’étaient engagées, en signant l’initiative volontaire connue sous le nom de «Harkin-Engel Protocol», à mettre en place d’ici le 1er juillet 2005 un système de certification de leurs fournisseurs de fèves pour s’assurer qu’ils n’emploient pas d’enfants dans les plantations et qu’ils traitent correctement leurs employés. Une enquête avait démontré que peu de progrès avaient été réalisés sur le terrain, alors que les entreprises avaient disposé de 4 ans pour mettre en place des mesures efficaces.

Ces compagnies ont choisi d’ignorer les nombreuses mises en garde qui leur avaient été adressées, et la voie volontaire n’a pas fonctionné. Il n’y avait donc pas d’autre issue, pour les organisations de défense des droits de l’homme, que de les attaquer en justice.