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Défense des enfants international
section suisse
 
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SLOVÉNIE : Deuxième consultation régionale sur la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants: beaucoup de promesses mais peu d’actions
  
[ Bulletin DEI, September 2005 Band 11 Nr 2/3 S. 5, 6 ]

Début juillet, Ljubljana s’est fait la capitale de la défense des droits des enfants en accueillant deux conférences. La consultation régionale sur la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants vous est présentée ci-dessous. La conférence des Etats d’Europe et d’Asie centrale consacrée à la lutte contre la violence faite aux enfants se situait dans le cadre de l’étude des Nations Unies. Vous en trouverez un résumé en page 7 de cette édition.

Réunis les 8 et 9 juillet à Ljubljana, les Etats d’Europe et d’Asie centrale avaient pour objectif de faire le bilan des engagements pris en 2001 lors du deuxième congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants de Yokohama au Japon. Plus de deux millions d’enfants seraient victimes de cette forme d’exploitation, qui comprend la prostitution, le tourisme sexuel, la pornographie et le trafic dans un but sexuel. La pauvreté dans les régions désœuvrées pousse les parents à faire travailler leurs enfants, et parfois à les livrer aux mains de trafiquants qui les font aboutir dans l’industrie du sexe et de la pornographie. Selon les estimations de l’UNICEF, ce «marché» génère chaque année un chiffre d’affaire d’environ 5 milliards de dollars, il s’agit donc, à côté du trafic de drogue et d’armes, d’une des sources de revenu les plus lucratives du crime organisé.

Dans les pays occidentaux, le secteur du tourisme est particulièrement montré du doigt. De nombreuses études ont déjà démontré que l’augmentation du tourisme dans un pays pauvre entraînait généralement une augmentation de la prostitution enfantine. Vacanciers ou hommes d’affaires, les individus se livrant à ce type de pratique appartiennent à toutes les classes sociales. Si certains organisent sciemment leur voyage dans ce but, beaucoup d’autres le font de manière occasionnelle. L’anonymat, l’éloignement de leur pays d’origine, la différence culturelle, ainsi que le sentiment de soutenir financièrement ces enfants leur servent alors de prétextes pour se livrer à des pratiques qu’ils n’oseraient en aucun cas exercer chez eux. Plus inquiétant: la demande est en hausse, et les clients de plus en plus jeunes, selon les données présentées à Ljubljana. Autre tendance récente: l’utilisation croissante d’Internet et de la téléphonie mobile pour exploiter les enfants globalise le problème et rend les abuseurs plus difficiles à identifier.

Si de réels progrès ont pu être observés en matière de sensibilisation, c’est surtout grâce à l’action d’ONG actives dans le domaine. Ecpat international a mené un travail considérable, par l’organisation de campagnes d’information dans les lieux de passage touristique, mais surtout par la mise sur pied d’un code de conduite (www.thecode.org) signé par de nombreuses agences de voyage et entreprises de tourisme au niveau mondial. Au niveau légal, outre l’adoption de nombreux textes internationaux, de nombreux Etats se sont dotés de lois extraterritoriales leur permettant de poursuivre et de punir leurs nationaux et résidents pour des crimes sexuels commis sur des enfants à l’étranger. Malgré ces dispositions, très peu de poursuites ont été engagées. Le manque de coopération internationale (il faut pouvoir faire des investigations dans le pays où le délit a été commis), la corruption de certains policiers, ainsi que le silence facilement monnayable des victimes sont autant d’obstacles à une mise en œuvre efficace des dispositions légales.


La Déclaration et le Plan d’Action du Congrès Mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants (Stockholm 1996) ont donné une définition générale de cette pratique: «L’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales est une violation fondamentale de leurs droits. Elle comprend l’abus sexuel par l’adulte et une rétribution en nature ou en espèces versée à l’enfant ou à une ou plusieurs tierces personnes. L’enfant y est traité comme un objet sexuel et comme un objet commercial. L’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales constitue une forme de coercition et de violence exercée contre les enfants, et équivaut à un travail forcé et à une forme contemporaine de l’esclavage.» Source: ECPAT


Mais le tourisme sexuel n’est qu’une partie du problème. Malgré de nombreuses conférences, déclarations, lois et conventions internationales, peu d’actions concrètes et efficaces ont pour l’instant été mises en œuvre par les Etats pour lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants dans son ensemble. Si certains, comme l’Allemagne ou la Suède ont fait de ce thème une priorité, d’autres comme la France, la Russie ou les pays d’Asie centrale restent très discrets à ce sujet. La conférence de Ljubljana a rappelé qu’il leur incombait de se doter de plans d’action nationaux, incluant des mesures de répression, de sensibilisation et de réinsertion. Enfin, la conférence a permis de souligner l’importance de la participation des enfants, dans les décisions, mais également dans l’élaboration de plans d’action les concernant.


L’information sur le sujet étant très lacunaire, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des enfants ainsi que le Rapporteur spécial sur la traite des personnes ont décidé d’établir un rapport conjoint sur la demande de services dérivant de l’exploitation sexuelle. Un questionnaire adressé aux ONG, académiques ou internationales et aux institutions des Nations Unies est disponible sur le site http://www.crin.org/docs/Français.doc


Sources: Communiqués et documents du Conseil de l’Europe (www.coe.int), Nouvel Observateur n°2128 août 2005.






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