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Défense des enfants international
section suisse
 
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Casa Alianza prend la parole pour dénoncer la violence envers les enfants au Honduras
  
[ Bulletin DEI, Dezember 2006 Band 12 Nr 4 S.4 ]


Le mardi 3 octobre 2006 s’est tenue à Genève une séance du Comité des droits de l’enfant dont les 18 experts ont pu entendre des représentants de la société civile hondurienne sur la situation des droits de l’enfant dans le pays. José Manuel Capellin, Directeur national de l’Organisation non gouvernementale Casa Alianza au Honduras était présent. Le lendemain, lors d’une réception organisée par Casa Alianza Suisse à Genève, M. Capellin s’est exprimé sur la situation des enfants au Honduras devant les amis de l’association, des donateurs, des représentants du Comité des droits de l’enfant et d’organisations internationales, et les représentants officiels des Missions permanentes du Honduras et du Nicaragua à Genève. Voici quelques extraits de son exposé, présentés par Marjorie Granjon, Secrétaire générale de Casa Alianza Suisse.

L’organisation Casa Alianza Amérique latine a été fondée en 1981 au Guatemala avec la mission de protéger les orphelins de guerre. Il s’est bientôt avéré que cette problématique était indissociable de celle des enfants des rues, et la mission de l’Organisation a donc naturellement évolué dans ce sens. Comme les besoins étaient réels, des bureaux de Casa Alianza ont été ouverts au Honduras, au Mexique, et au Nicaragua, toujours avec le soutien de « Covenant House », la maison mère aux Etats-Unis.

« Ce qui m’amène aujourd’hui à Genève, c’est une grande inquiétude face à la dégradation de la situation pour les enfants de la rue, particulièrement au Honduras, et notamment la persistance du phénomène d’exécutions extrajudiciaires d’enfants et de jeunes» a déclaré M. Capellin.

Le phénomène des maras, ces gangs de jeunes souvent armés, a certainement contribué à l’insécurité qui caractérise aujourd’hui les villes d’Amérique centrale. Et comme toujours, ce sont les plus vulnérables qui sont les plus touchés, notamment les jeunes en situation d’exclusion sociale et les jeunes et les enfants qui survivent dans la rue.

La réponse du dernier Gouvernement n’a pas toujours été adéquate, et dans certains cas elle a même empiré cette situation.

Casa Alianza Honduras est la seule organisation non gouvernementale du pays à avoir systématiquement comptabilisé les morts violentes d’enfants et de jeunes depuis 1998, ce qui permet d’affirmer que depuis 1998 et jusqu’au 30 septembre 2006, 3303 enfants et jeunes de moins de 23 ans ont trouvé une mort violente (ce qui inclut les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires). Ce qui choque vraiment, c’est la violence de ces actes. Un enfant de 10 ans qui dormait dans la rue à San Pedro Sula, au Honduras, a été retrouvé le 28 juillet de cette année poignardé et à moitié décapité. 85% de ces assassinats sont commis par armes à feu, fréquemment des armes de gros calibres.

Dans la plupart des cas, les auteurs de ces meurtres restent inconnus, révélant une incroyable carence du système judiciaire. En plus du manque de moyens de la police pour enquêter, les témoins refusent souvent de collaborer avec elle par peur de représailles.

Les victimes proviennent de familles vivant dans la pauvreté ou la pauvreté extrême, souvent dans des quartiers périphériques de la ville et 90% d’entre elles sont de sexe masculin.

Dans certains de ces cas, la mort survient pendant la détention ou la persécution de l’auteur présumé d’un délit, suite à un usage excessif de la force. Sur 228 cas transmis au Ministère public entre juillet 2003 et juin 2006, les autorités policières étaient responsables de la mort dans 12% des cas. Dans 42% des cas instruits, le Ministère public a imputé la responsabilité à des groupes ou des forces agissant en marge de la loi. Il peut s’agir là tant de forces liées aux autorités, de forces de sécurité privée, du crime organisé ou autre. On parle aussi de la participation d’escadrons de la mort, qui veulent faire du « nettoyage social ».

Le délit d’exécution sommaire n’est pas reconnu dans la législation du Honduras dans les termes prescrits par l’ONU, et par le Rapporteur spécial sur les exécutions sommaires et arbitraires. Au Honduras, ce type de délit est considéré comme une atteinte à la vie, au même titre que les homicides et les assassinats. Les enfants et adolescents du Honduras sont en outre protégés par une législation spéciale, conformément à la Convention sur les droits de l’enfant, qui garantit les droits fondamentaux de l’enfance, y compris le droit à la vie. Les exécutions sont un délit grave, et la persistance du phénomène des exécutions remet perpétuellement en question ce droit à la vie.

Selon Casa Alianza, le problème des exécutions extrajudiciaires et de la violence juvénile requiert une réponse gouvernementale à plusieurs niveaux, l’urgence première étant de renforcer les moyens humains, financiers et logistiques des secteurs de la sécurité et de la justice. Des modèles de police communautaire, basés sur la prévention du crime et une collaboration plus étroite avec les populations touchées, ont été testés ailleurs et pourraient être encouragés au Honduras. Enfin, plutôt que de stigmatiser les jeunes issus de couches défavorisées de la société, des débouchés économiques et des formations pratiques devraient leur être offerts comme alternative à la violence.

Ce dont le Honduras et les autres pays d’Amérique centrale ont besoin, c’est d’une approche coordonnée pour prévenir la violence armée et les exécutions de jeunes. Une telle approche est nécessaire si le Honduras souhaite vivre dans une démocratie basée sur l’Etat de droit.










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