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Les sources des articles disponibles dans la recherche sont l'historique des bulletins DEI, la Convention des droits de l'enfant ainsi que certaines publication de DEI.
Un moyen de prévenir l’obésité : la promotion et la protection de l’allaitement maternel. Par Daphné Lachavanne, Collaboratrice auprès de l’Association genevoise pour l’alimentation infantile (GIFA-IBFAN) [ Bulletin DEI, Juni 2008 Band 14 Nr 2 P.9 ] De nos jours, plus personne ne contredit la valeur de l’allaitement maternel. Au-delà du lien affectif qu’il renforce entre une maman et son enfant, il prévient plusieurs maladies infectieuses chez le nouveau-né, comme les infections du système respiratoire, les otites, les diarrhées, et améliore le développement intellectuel de l’enfant. Mais encore, et la recherche est toute récente face à ce sujet, l’allaitement sur une durée prolongée préviendrait des maladies à moyen terme et même à long terme comme l’obésité(1), les allergies, l’asthme Concernant l’obésité, l’explosion des cas est si importante ces dernières décennies, y compris en Suisse, que tout moyen pouvant en réduire la progression, retient l’attention des politiques(2). L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande "l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois; puis l’introduction de l’alimentation complémentaire et la poursuite de l'allaitement maternel pendant deux ans et plus" pour une nutrition optimale. C'est là une recommandation générale de santé publique,(3) En Suisse, les dernières statistiques montrent que seulement 14% des mamans allaitent leur bébé de manière exclusive jusqu’à l’âge de six mois(4). Pourtant, l’allaitement maternel est la norme physiologique. L’OMS a renforcé ce message en basant les nouvelles courbes de référence corporelles (2006) sur des enfants allaités (les anciennes courbes étaient basées sur des enfants non allaités)(5). Bien que les avantages de l’allaitement maternel soient consacrés dans des textes juridiques depuis plus de vingt ans, dans la plupart des pays occidentaux comme en Suisse, la prévalence de bébés allaités reste faible. Les causes en sont multiples : le nombre d’hôpitaux amis des bébés dans les pays(6), la durée du congé maternité, la formation du personnel médical, le manque de soutien aux mamans, et l’influence des compagnies produisant du lait en poudre. Pour améliorer la promotion, la protection et le soutien de l’allaitement maternel, il faut travailler sur l’ensemble de ces paramètres. IBFAN/GIFA(7) – l’Association genevoise de l’alimentation infantile -travaille depuis les années 1980 en collaboration avec d’autres organismes en faveur de la protection de l’allaitement dans le monde entier. En 1981, le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel a été adopté par l’Assemblée mondiale de la santé, la plus haute instance normative en matière de politiques de santé publique. La surveillance des pratiques de l’industrie démontre qu’il y a encore beaucoup de violations des normes concernant la promotion des substituts du lait maternel. En effet, malgré les succès obtenus, le lobby de l’industrie agro-alimentaire dans le monde reste puissant, et c’est seulement en diminuant son influence que de réels progrès en matière de poids corporel sains pourront être accomplis. D’ailleurs, une réglementation de la commercialisation des aliments et des boissons non alcoolisées pour enfant sera débattue lors de l’Assemblée mondiale de la santé ce mois de mai à Genève(8) On espère que de telles réglementations amèneront petit à petit la population à choisir des aliments sains plutôt que la malbouffe.
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