Une étude met en relief l’impact des politiques sociales sur la natalité en Suisse

[ Bulletin DEI, M�rz 2009 Band 15 Nr 1 S.10 ]

La baisse de la natalité et le vieillissement de la population représentent aujourd’hui des enjeux de taille pour le développement social et économique des pays industrialisés. Ce constat a provoqué un regain d’intérêt pour certaines politiques sociales favorables à la famille. Leur mise en œuvre aurait même favorisé une légère hausse des taux de fécondité dans certains pays.

Une étude du professeur Giuliano Bonoli analyse l’évolution de la natalité dans les cantons suisses entre 1980 et 2000 et confirme les conclusions des études internationales sur le sujet, qui établissent un lien significatif entre les politiques familiales et les taux de fécondité dans les pays industrialisés.

L’auteur rappelle l’importance des théories relatives à l’égalité des sexes pour comprendre l’évolution de la natalité dans les sociétés dites modernes. La promotion de l’égalité des chances s’est traduite par un accès accru des femmes aux études et à l’emploi dès les années 1960-1970 et a provoqué une baisse drastique des taux de fécondité, la carrière n’étant souvent pas compatible avec le fait d’avoir des enfants. Dans les années 1990, cette tendance s’est inversée dans certains pays, grâce à l’adoption de politiques familiales permettant de concilier travail et vie de famille.

La compréhension des facteurs qui ont eu un impact négatif sur la natalité et de ceux qui, par la suite, ont permis de corriger cette tendance sont essentiels pour analyser la situation dans les cantons suisses. Entre 1980 et 2000, la baisse des taux de fécondité a été beaucoup plus élevée dans les cantons ruraux, en raison principalement de la modernisation de la société et de l’abandon progressif d’un style de vie traditionnel associé à l’agriculture. La baisse a été moins significative dans les cantons urbains, qui n’ont pas connu une telle transition, et dans lesquels les familles bénéficient de structures d’accueil extrafamilial et d’allocations familiales plus élevées.

G. Bonoli, « The impact of social policy on fertility: evidence from Switzerland », Institut de hautes études en administration publique (IDHEAP)
L’article a été publié dans le “Journal of European Social Policy”, Vol. 18, No. 1, pp 64-78, 2008. Il peut être consulté sur Internet: www.idheap.ch/ps


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