Sous l’appellation de workingpoors, littéralement les «travailleurs pauvres», on recense en Suisse quelques 150'0001 personnes qui dépendent de l’aide sociale pour assurer leur minimum vital, en dépit de l’exercice d’une activité salariée. Une étude2 montre que les familles monoparentales et les jeunes parents représentent la catégorie sociodémographique la plus touchée par ce phénomène. En effet, les coûts engendrés par l’arrivée d’un enfant au sein d’un foyer vivant tout juste au-dessus du seuil de pauvreté peuvent faire basculer une situation financière précaire. «Il est navrant que, dans notre pays, l’enfant, «richesse des nations», devienne le principal facteur de paupérisation», commente Dominique Froidevaux, directeur de Caritas Genève.
Sensible à cette réalité, le département de la solidarité et de l’emploi genevois a ouvert, en juin dernier, une procédure de consultation d’un projet de prestations complémentaires familiales3 (PCFam). Ces dernières sont destinées à venir en aide aux ménages devant faire appel à l’aide aux prestations sociales malgré le fait que les deux membres du foyer exercent une activité lucrative. En cas d’accord, les PCFam pourraient bénéficier à environ 1700 familles pour un coût estimé de 20 millions de francs. La procédure de consultation étant arrivée à échéance le 1er octobre, espérons que le Conseil d'Etat soumettra, avant fin 2009, ce projet de loi au Grand Conseil.

1. Source: Office fédéral de la statistique
2. Carlo Knöpfel, responsable du Service études et évaluations, Caritas
3. De telles prestations existent déjà à SO et au TI, des projets sont en cours en SZ et VD