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Défense des enfants international
section suisse
 
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La philosophie : une école de la liberté
Par Martyna Olivet

  
[ Bulletin DEI, Dezember 2009 Band 15 Nr 4 S.10 ]


Philosopher avec des enfants dès l’âge scolaire, est-ce bien raisonnable ? L’expérience montre que cela peut être judicieux pour la construction de la citoyenneté et le développement de la capacité à penser par soi-même. L’attrait grandissant pour cette démarche est en phase avec les priorités de l’UNESCO1, et se révèle un atout précieux pour l’exercice des droits fondamentaux.




S’adonner à la philosophie avec des écoliers peut paraître saugrenu à quiconque s’imagine une démarche «classique», consistant à étudier les textes fondateurs de Platon ou d’Heidegger. On en est, fort heureusement, loin. L’enjeu majeur de la pratique initiée avec les enfants est de mettre à profit leur tendance naturelle au questionnement, en l’enrichissant avec «la boîte à outils du philosophe ».
A l’aide d’un dispositif pédagogique adapté à leur stade de développement, et sous l’égide d’un animateur adulte, on parvient ainsi à amener de très jeunes écoliers à la rencontre d’une pensée réflexive et créative qui les aide à s’interroger sur le monde, à la manière de tout philosophe qui cherche à appréhender un problème.
En partant de la démarche interrogative, les enfants dépassent petit à petit des présupposés et se familiarisent avec l’élaboration d’une réflexion exigeante et critique. Ils acquièrent un savoir-faire en matière d’argumentation («peux-tu donner des raisons?»), d’exemplification («peux-tu citer un exemple et un contre-exemple?»), de comparaison, de construction d’hypothèses, etc. L’expérience aidant, ils seront à même de reconnaître, voire de déjouer, les sophismes typiques que sont les arguments d’autorité («il est légitime que je te traite ainsi car je suis ton supérieur»), de doctrine ou de tradition («la religion veut que tu agisses ainsi»).
Apprivoiser le maniement de tels outils de raisonnement se révèle crucial pour toute la carrière scolaire, mais leur est également profitable au-delà : cette pratique, qui renforce l’estime de soi des jeunes en formation, se révèle un atout précieux pour l’exercice des droits fondamentaux. Un écolier capable d’une telle «habileté de penser» sera mieux à même d’identifier et de dénoncer une situation d’injustice, d’abus ou d’oppression.
Ainsi, philosopher avec les enfants n’est ni une leçon de droit, ni un cours de sensibilisation. C’est une pratique collective qui les amène à penser avec rigueur par eux-mêmes et avec les autres. En Suisse, de plus en plus d’établissements scolaires s’y intéressent car, du côté des enseignants, on note un réel plaisir à pouvoir se placer dans un autre rapport avec les élèves et une satisfaction à devenir de véritables agents de leur émancipation.
Martyna Olivet, d’après en entretien avec D. Froidevaux, sociologue.

1. Voir, notamment, « La philosophie, une école de la liberté », UNESCO, 2009.







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