Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon et des experts des droits humains ont appelé tous les pays à ratifier les deux Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant d’ici 2012, afin de protéger les enfants contre les conflits armés et l’exploitation sexuelle. Un évènement a eu lieu le 25 mai dernier à New York, à l’occasion du 10e anniversaire de l’adoption de ces deux protocoles.
À ce jour, le Protocole facultatif concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés a été ratifié par 132 des 192 pays membres de l’ONU. Le protocole facultatif concernant la vente d’enfants, la prostitution et la pornographie enfantines a, quant à lui, été ratifié par 137 pays.
Les intervenants à la cérémonie de commémoration ont souligné l’importance de cette mise en oeuvre. Nous publions ci-dessous le discours d'Avis Sri Jayantha, représentante de DEI à New-York.

La Convention relative aux droits de l'enfant (CDE) nous fournit les éléments politiques, anthropologiques, sociaux et juridiques permettant de protéger et garantir les droits humains des enfants et des adolescents au niveau mondial. En vigueur depuis maintenant 20 ans, c’est l'instrument international des droits humains le plus largement ratifié dans le monde. La Convention insiste sur le fait que les enfants et les adolescents constituent une priorité pour le développement de leur pays, et qu'ils devraient être protégés et se voir offrir toutes les conditions nécessaires pour pouvoir jouir de, et exercer, leurs droits humains.

En 2000, l'adoption par l'Assemblée générale des Nations Unies des deux Protocoles facultatifs à la CDE s’est avérée une étape cruciale dans la lutte contre toutes les formes d'abus et d'exploitation des enfants et des adolescents. Ces instruments complètent de façon importante les dispositions de la CDE qui peuvent faire l'objet d'interprétations ou comporter des particularités propres à chaque pays.

Le Protocole facultatif concernant la participation des enfants dans les conflits armés fixe l'âge minimum de l'enrôlement obligatoire à 18 ans et demande aux États de tout mettre en oeuvre pour éviter que des enfants ne prennent part de façon directe aux hostilités.

Le Protocole facultatif concernant la vente, la prostitution et la pornographie impliquant des enfants accorde une attention particulière à l’aspect criminel que revêtent ces graves violations. Il souligne la nécessité de sensibiliser plus largement le public et l'importance de la coopération internationale dans cette lutte.

Défense des Enfants International (DEI) souhaite insister sur l'interprétation et la mise en oeuvre de ces deux protocoles, qui doivent être guidées par les principes directeurs de la CDE: la non-discrimination, la participation, la survie, le développement et l'intérêt supérieur de l'enfant, ainsi que les principes de protection intégrale, de force exécutoire, et d'intérêt public, de même que tous les autres principes généraux des droits de l'homme.

L'autre élément que nous aimerions ajouter est que les Protocoles facultatifs nous permettent d'aller encore plus loin dans la protection des droits des enfants car ils permettent de clarifier toute une série de détails relatifs aux problèmes complexes que sont la violence, l'exploitation sexuelle, et la participation aux conflits armés.

L'Étude mondiale sur la violence contre les enfants et les adolescents, présentée à la communauté internationale en 2003 et actuellement dirigée par Marta Santos Pais, Représentante spéciale pour le suivi de cette étude, souligne le fait que la violence perdure, menaçant la vie, l'intégrité, la dignité et les droits humains des enfants et des adolescents dans le monde entier.

Cette étude porte sur cinq composantes de la socialisation de cette population: 1) le foyer et la famille; 2) la rue et la collectivité; 3) la violence dans les écoles et autres établissements d'enseignement; 4) la violence dans les refuges et les institutions judiciaires et 5) la violence sur le lieu de travail. Il s'agit de cadres où les enfants et adolescents sont confrontés à la violence et soumis à une extrême vulnérabilité. De même, les rapports périodiques présentés par les différents rapporteurs des Nations Unies sur les enfants dans les conflits armés, l'exploitation sexuelle, les formes contemporaines d'esclavage et la torture attirent l'attention sur les situations alarmantes auxquelles les enfants et les adolescents sont exposés.

Face à ce constat et aux dix ans passés depuis l'adoption des deux Protocoles facultatifs, il est nécessaire de renforcer les efforts et les alliances de sorte que, sans plus tarder, les États qui ne l'ont pas encore fait les ratifient immédiatement afin de garantir intégralement les droits fondamentaux des enfants et des adolescents.

Au nom de DEI, nous souhaitons participer à ces précieux efforts et apportons tout notre soutien pour la ratification des Protocoles facultatifs. Nous allons mobiliser toutes nos sections nationales et membres associés dans les 45 pays où nous sommes présents et accompagner les actions qui se déroulent au niveau international, régional et national, afin de lutter contre toutes les formes de violence contre les enfants et adolescents.

Nous allons joindre nos efforts à ceux des autres ONG internationales, afin de pousser les gouvernements à ratifier ces Protocoles facultatifs, dans le but de leur donner une plus grande visibilité. Plus nous élèverons la voix ensemble, plus nous donnerons de l’importance à cette action. DEI est prête à unir ses efforts aux autres en vue d’atteindre un but commun.

Les actions de plaidoyer, l'impact politique, la mobilisation sociale, la formation, la communication, les conférences, les manuels et les programmes directs sont quelques-unes des différentes initiatives que DEI entend encourager au niveau mondial, et au moyen desquels elle entend se mobiliser pour contribuer à faire de cette célébration un grand événement.

Nous réitérons ainsi notre engagement à nous joindre à vous dans cette campagne pour la ratification des Protocoles facultatifs.

Merci beaucoup.