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Défense des enfants international
section suisse
 
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Vision des jeunes sur les émeutes en Grande Bretagne
  
[ Bulletin DEI, Dezember 11 Band 17 Nr 4 S.7 ]




La Fondation Jack Petchey a mené une étude publiée mi-août 2011 portant sur cinq cents jeunes, dont le but était de comprendre les opinions de ceux-ci sur les émeutes ayant secoué le Royaume-Uni. Contrairement à ce que les médias tendent à induire, 80 % des participants condamnent catégoriquement les agissements des émeutiers. De plus, 95 % affirment qu’ils ne prendraient pas part à ce type de manifestations si on le leur demandait, alors que moins de 0,5 % des interrogés se disent effectivement impliqués.
La moitié des participants attribue les émeutes à un désir de violence gratuite, 13,5% invoquent l’ennui, alors que 12,6% rappellent le chômage et le fossé entre les riches et les pauvres.
Sur la façon dont les médias couvrent les événements en question, 45 % des interrogés répondent que la jeunesse est représentée de manière injustement négative. L’un d’entre eux commente : « J’ai vu un gros titre qui disait ’’Les adolescents pillent les commerces du coin’’. C’est idiot parce que personne ne titrerait ’’Les adultes pillent les commerces du coin’’ ! Pourtant ce n’était pas seulement la jeunesse qui était impliquée dans les vols et le vandalisme, mais également des parents et des adultes. Malheureusement 95 % des brèves d’actualité ont oublié de mentionner cet autre groupe d’âge ».
A la suite des émeutes, le Premier ministre David Cameron dénonçait le rôle joué par les réseaux sociaux, outils qui amplifieraient l’incitation à la violence. M. Cameron annonçait qu’il envisageait d’adopter de nouvelles mesures de restriction d’utilisation de ces réseaux afin d’empêcher la réitération de telles manifestations. L’organisation pour la liberté d’expression et d’information ARTICLE 192 contrecarrait cette proposition en l’assimilant à l’interdiction par la Chine de certains de ces réseaux ou encore à la fermeture par l’ancien Président égyptien Mubarak des services internet pendant les rassemblements pro-démocratiques. Cette même association soulignait que la mesure violerait le droit à la liberté d’expression des citoyens, ceci tant au regard du droit national qu’international. Quoi qu’il en soit, l’étude réalisée par la Fondation Jack Petchey révèle de surcroit que quasiment deux tiers des interrogés obtenaient des informations sur les émeutes par le biais de la télévision et de la radio, non au travers des réseaux sociaux.
Il faut bien reconnaître que ces manifestations tombent à point nommé pour accuser des sites Internet dont tous les Etats craignent le potentiel rassembleur pour l’organisation d’événements de masse, tout en nourrissant un vif intérêt pour ces outils prometteurs d’un contrôle étatique redoutable. Olivier Esteves3 développait dans un article du Monde du 14 août 2011 l’idée selon laquelle les responsables politiques ne cherchent pas à comprendre les causes des troubles sociaux. Selon l’écrivain, comprendre, reviendrait pour les gouvernants à « légitimer le comportement criminel et pour tout dire suicidaire des « thugs » (racailles), ce qui dessine une alliance théorique entre sociologues et casseurs, où les premiers seraient en quelque sorte les idiots utiles des seconds».
Ajoutons qu’en effet, comprendre, nécessite d’analyser, de prendre du recul et de remettre en question des systèmes déficients, d’adopter des politiques de prévention, des mesures sociales de prime abord plus coûteuses que de mettre un couvercle sur des ennuis en se lamentant : « Ces pauvres, quel manque d’éducation ! ». Dans son analyse de la tolérance zéro en France, Laurent Bonelli4 remarque que l’ « on n'est guère prêt à voir dans la précarité, le chômage, la discrimination, une famille brisée, etc., autant d'éléments explicatifs, fussent-ils partiels, de la flambée de violence ».

Curieusement, les jeunes interrogés dans l’étude de la Fondation Jack Petchey sont eux-mêmes victimes de l’étiquetage qu’ils dénoncent, celui des jeunes comme automatiquement responsables des troubles. Certains adolescents estiment ainsi que la société britannique manque de moralité. Mais proportionnellement peu d’entre eux entrevoient la cause du chômage comme une explication, même partielle, aux émeutes. Finalement personne ne peut ni ne veut voir que faute de moyens nécessaires pour exprimer un mécontentement, en l’absence d’une éducation correcte et d’un environnement dynamique, une certaine partie de la population peine à insérer une dimension politique dans son malaise. Sans chercher à tomber dans l’apitoiement, rappelons-nous seulement que la majorité des informations, les plus facilement accessibles, ont peu de chance de relayer l’opinion des classes sociales les moins favorisées. Alors donnons voix à l’avis des jeunes, donnons voix à l’avis des plus modestes, donnons voix à l’avis des jeunes les plus modestes.








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