Le Secrétariat International participait le 30 septembre 2011 à la Journée de discussion « Enfants de détenus » du Comité des droits de l’enfant. Retour sur les conditions de vie de ceux que l’on oublie trop souvent lorsque l’on parle d’incarcération.
Le Dr. Gérard Salem revient sur des événements de l’actualité afin de mettre en évidence l’érotisation progressive des enfants dans nos sociétés. Sujets de publicité de plus en plus fréquents, les jeunes peuvent subir de lourdes conséquences résultant non seulement de l’exposition médiatique, mais aussi de l’image d’eux-mêmes proposée à un public complice. Le film « My little princess » d’Eva Ionesco traite précisément de ce phénomène avec une ambiguïté déroutante, à même d’évoquer toutes les difficultés que cela pose à l’enfant, entre autre en termes de construction d’identité. Alors citons simplement Emmanuel Kant1 : « traite toujours autrui comme une fin et jamais comme un moyen ».
Le dossier de ce mois de décembre est axé sur la lutte contre les préjugés, ceci dans deux thèmes différents, mais qui appellent certaines réponses similaires.
Tout d’abord, la maltraitance infantile, parent pauvre des questions de santé publique. L’impossibilité pour les victimes de défendre leur cause, étant donné leur jeune, voire très jeune âge, est clairement un handicap pour faire connaître le problème. Alors que l’étendue du phénomène de maltraitance était décrite pour la première fois en 1860 par Ambroise Tardieu, et explicitée par Kempe et Helfer en 1960, aujourd’hui encore détection et protection des enfants maltraités sont lacunaires. Les clichés font rage, même dans les milieux spécialisés. Anne Tursz a décidé de diffuser haut et fort les résultats d’une enquête menée à l’INSERM dans un ouvrage, Les Oubliés, qui fait aujourd’hui référence en matière de lutte contre la violence envers les enfants. Martelons dans nos têtes tout particulièrement le postulat selon lequel la violence sévit dans toutes les couches de la population, que l’origine sociale modeste n’est pas un facteur de risque avéré. Bien au contraire, des facteurs psychoaffectifs, comme le manque de maturité et l’incapacité à développer des formes d’affection, semblent déterminants pour un passage à l’acte.
Ensuite, Blagena Ramoni et Sébastien Poscio font le point sur notre perception générale de l’adolescence ainsi que la manière dont les médias représentent les adolescents. Ils expliquent en quoi les connotations induites par cette représentation ont une influence sur les jeunes eux-mêmes, et décortiquent enfin, en présentant une enquête effectuée parmi des quotidiens gratuits, quelle est, concrètement, la représentation des adolescents que véhicule la presse écrite en Suisse romande. Nous vous invitons à user de cette perspective lors de vos lectures de la presse pour vérifier cette thèse, qui décrit noir sur blanc une intuition probablement majoritaire.
L’actualité parlementaire est étonnamment foisonnante sur le thème des droits de l’enfant. Prise de conscience tardive ou hasard du calendrier ? Difficile à dire mais toutefois encourageant ; les progrès à accomplir reste malheureusement nombreux, et rappelons que contrairement à une résolution récemment adoptée par le Conseil des droits de l’homme, la responsabilité pénale en Suisse commence dès l’âge de … dix ans !