Le Chanoine Joseph Moerman, Président fondateur de DEI, est décédé à Genève, le 1er mars 2012 à l’âge de 92 ans. Né à Courtrai en Belgique, il fut ordonné prêtre en 1943 et fit ses études au Grand-séminaire de Bruges et à l'Université catholique de Louvain où il obtint son diplôme de docteur en théologie. En 1956, il fut nommé chanoine honoraire de l'évêché de Bruges.

Après avoir professé au Collège Saint-Joseph à Tielt dans le diocèse de Bruges, il partit pour le Congo belge et devint secrétaire de l'enseignement catholique. Quelques années plus tard il fut directeur de l'enseignement catholique pour toute l'Afrique subsaharienne.

Rentré en Europe, il devint en 1967 le secrétaire-général, puis, plus tard le Président du Bureau international catholique de l'enfance (BICE) à Rome et après peu de temps à Genève.

Au début des années 70 en tant que secrétaire général du Bureau international catholique de l’enfance (BICE), il créa de son propre chef une initiative de lobbying auprès des Nations Unies en faveur de la proclamation d’une Année internationale de l’enfant.
Il réussit à susciter suffisamment de support ou d’aide auprès des gouvernements pour que l’Assemblée générale des Nations Unies en 1976, désigne 1979 comme l’année internationale de l’enfant (AIE).

L’Année internationale de l’enfant se révéla une année très « spéciale » et on peut affirmer qu’elle demeure la plus réussie de toutes en termes de motivation et d’impact mondial. Clairement la conséquence la plus immédiate et la plus remarquable fut l’initiative de la Pologne de mettre en place une Convention des droits de l’enfant.

Sa répercussion dans la société civile fut importante et très largement inattendue dans son envergure. Il y eut une prise de conscience du jour au lendemain pour se rendre compte que le problème des enfants dans sa globalité était très pauvrement pris en compte au niveau international, spécialement dans les domaines souvent tabous de la protection de l’enfant et des droits humains.
C’est précisément cela qui mit en valeur le besoin d’une organisation comme DEI à cette époque. Et tout naturellement, le Chanoine Moerman fut l’une des premières personnes consultées, dans sa position de « father of YC ». Non seulement il apporta une aide importante et des encouragements, mais en plus il accepta d’être le premier Président de cette nouvelle organisation et le demeura durant 10 ans.

En 1983, les Organisations non gouvernementales, y compris DEI et BICE, cherchaient à mettre en valeur leur travail dans la version préliminaire de la Convention. Ils créèrent le Groupe des ONGs, et le secrétariat fut confié à DEI.
Le Chanoine Moerman fut nommé Président de ce groupe, ce qu’il fit avec assurance durant la période de rédaction de la version préliminaire de la Convention.

L’engagement du Chanoine Moerman et sa ténacité furent une contribution à l’avancement des droits de l’enfant, sa personnalité ne fit qu’ajouter à l’influence positive qu’il avait sur le travail général pour assurer une meilleure place pour les problèmes des enfants dans l’agenda international.

Après avoir pris sa retraite en 1985, il continua à résider à Genève. En 2011 il transmit l'ensemble de ses archives au KADOC à Louvain.

Deux qualités pourraient le qualifier, premièrement il vécut une vie profondément modeste, en contraste avec son engagement dans des objectifs immodestes pour améliorer la situation des enfants du monde. Deuxièmement tandis qu’il mobilisait beaucoup de son énergie et de ses forces dans sa foi, il n’a jamais essayé de persuader les personnes qui travaillaient avec lui de changer leurs sources personnelles d’inspiration.