L’un des plus grands défis dans la promotion
et la défense des droits des enfants en
conflit avec la loi, c’est la récidive. Les
jeunes contrevenants qui récidivent et
reviennent dans le système judiciaire
minent les efforts dirigés vers le retrait des
jeunes en conflit avec la loi des prisons et
d’autres établissements de détention sans
 égard à la présence des observations de
l’ONU (GC 10) sur l’administration de la
justice pour mineurs.

En faisant le suivi
de l’ensemble des cas de jeunes
 contrevenants que DEI-Sierra Leone a
supervisé et auxquels elle a donné de 
l’aide juridique au Sierra Leone entre 2008 et 2010, il a été établi qu’en moyenne 5% à 10% des jeunes ont été au moins deux fois dans le système de justice criminelle sur une période d’un an et qu’entre 3% à 5% des jeunes sur une période de 6 mois. Certains d’entre eux continuent de contrevenir à la loi après avoir atteint 18 ans et sont détenus en prison pour adultes.

Afin de régler ce problème, DEI- Sierra Leone dirige un nouveau programme appelé « La vie après la justice ». L’objectif ce de programme consiste à enrayer le taux de récidive des jeunes contrevenants au Sierra Leone. Le programme a commencé à Freetown en 2011 avec un petit groupe de jeunes qui ont été libérés de maisons communautaires, d’écoles de réforme ou de la prison pour adultes. La stratégie était d’offrir des engagements d’apprentissage intéressants aux jeunes. Cela comprend des séances hebdomadaires de programmes intéressants. À chaque week-end, les jeunes se rencontrent au centre de défense socio-légal de DEI-SL et discutent de plusieurs sujets en lien avec leur apprentissage en lien avec leur vie et leur future carrière, facilitée par le personnel de DEI-SL. La première séance donne habituellement la chance à tout le monde de parler de la manière dont s’est déroulée la semaine avec les nouveautés, les changements et leurs défis. La deuxième séance explore les défis et la manière de les affronter en utilisant les opportunités disponibles dans la collectivité. Pendant cette séance, les jeunes apprennent à communiquer leurs problèmes avec les aidants potentiels et à explorer et à utiliser les opportunités disponibles au niveau local. À la fin de chaque séance hebdomadaire, les jeunes développent un plan d’activité individuel pour la semaine suivante et devront faire un rapport sur la mise en application de ce plan à la prochaine séance.
Chaque jeune est jumelé avec un membre du personnel de DEI-SL qui lui sert de mentor, et les jeunes et leur mentor identifient aussi des mentors établis dans la collectivité. Ces jeunes sont poussés à se socialiser, à s’aimer les uns les autres, à être pacifiques et à respecter les lois dans leur collectivité. Ils se rendent visite et s’entraident quand le besoin se fait sentir. Ils alternent aussi des visites avec leur mentor de DEI-SL et ceux de la collectivité.

De plus, dans le cadre de ce programme, DEI-SL s’organise pour offrir du soutien additionnel provenant d’autres organismes, comme du counseling particulier, des refuges temporaires, des soins de santé et de la formation scolaire et technique pour les jeunes.
Depuis le début du programme, DEI-SL a pu gérer cinq groupes (50 jeunes et enfants au total) et n’a pas reçu de rapport de récidive sur ces jeunes pour l’instant. Il y a des aspects positifs qui ont été relevés comme la formation d’amitiés, de l’amélioration marquée de leur niveau de confiance en société, du sentiment d’être respectée et soignés. De plus, ils ont l’impression que leur association avec DEI-SL leur donne un espoir stable quant à leur avenir et perçoivent maintenant les comportements illégaux de manière honteuse et dégradante. DEI-SL se prépare maintenant à étendre cette initiative à d’autres régions du pays.

Ce que l’un des jeunes exprime :
« Depuis que je me suis engagé avec DEI-SL, j’ai eu une prise de conscience sur le crime et ses conséquences et sur les opportunités de faire de meilleurs choix. Ce que je trouve nouveau et important, c’est d’avoir découvert comment utiliser les grandes opportunités autour de moi pour bâtir ma carrière. J’ai maintenant un sentiment d’appartenance envers la famille DEI et la collectivité. Mon attachement à DEI-SL et l’orientation que j’ai reçue de mes mentors m’ont permis de devenir confiant et respectueux en société. Je fais maintenant partie de plusieurs programmes de développement jeunesse et je participe à des ateliers où je rencontre des personnes intéressantes, mange de bonnes choses et reçois même parfois de l’argent. Je me considèrerais comme fou si je laissais tout ça tomber pour refaire partie d’un mauvais groupe. »