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Défense des enfants international
section suisse
 
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Circoncision : au-delà du débat, des prises de position à deux vitesses
Par Elsa Perdaems

  
[ Bulletin DEI, Dezember 2012 Band 18 Nr 1 S.13-14 ]




Alors qu’en Occident, le monde médical se garde bien de trancher la question du bien-fondé de la circoncision, sujet très sensible, l’OMS lance une vaste campagne en faveur de la cette opération.

Que ce soit dans un cadre hospitalier ou non, plusieurs raisons peuvent amener des parents à faire circoncire leur enfant : la religion, la tradition, mais aussi l’hygiène. Si le bien-fondé de l’excision ne fait aujourd’hui plus débat en Europe, ce n’est pas le cas de la circoncision . Cette pratique est considérée par certains comme bégnine voire bénéfique , mais elle pose le problème du respect des droits de l’enfant, dont le consentement éclairé ne peut pas être recueilli dans les jeunes années. Une fois de plus, la difficulté principale de faire valoir les droits de l’enfant réside dans le fait que les titulaires de ces droits n’ont pas la capacité ou la possibilité d’exprimer leur opinion sur la question qui les concerne. Pourtant, l’art. 3 al. 1 de la Convention sur les droits de l’enfant (ci-après CDE) donne mandat aux Etats membres de faire de l’intérêt de l’enfant une considération primordiale dans toutes les décisions qui le concerne. L’art. 12 CDE donne lui l’obligation de garantir à l’enfant capable de discernement le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question qui l’intéresse. L’art. 14 CDE consacre la liberté de croyance de l’enfant et enfin, l’art. 24 al.3 CDE dispose que les États parties prennent toutes les mesures efficaces appropriées en vue d'abolir les pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé des enfants.

L’OMS définit l’excision comme une «pratique qui englobe toutes les interventions entraînant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux féminins et/ou des lésions des organes génitaux féminins pour des raisons culturelles ou pour toute autre raison que thérapeutique» . En revanche, la circoncision ne provoque pas d’atteinte fonctionnelle durable de l’organe sexuel masculin. Il n’empêche qu’atteinte à l’intégrité physique il y a tout de même. En juin 2012, le Tribunal de grande instance de Cologne a assimilé la pratique à des coups et blessures volontaires, car le corps est modifié de façon «durable et irréparable». Appelé à se prononcer sur le cas d’un petit Tunisien de 4 ans ayant souffert de légères complications suite à sa circoncision, la Cour a certes relaxé le médecin mais jugé que l’ablation du prépuce pour motif religieux est un délit pénal, car «le droit d’un enfant à son intégrité physique prime le droit des parents». Craignant des poursuites légales, les docteurs allemands ont donc cessé de pratiquer de telles circoncisions.

S’ajoute au problème du consentement celui de la douleur, car l’intervention reste malgré tout un mauvais moment, également chez le nouveau-né, dont le prépuce est pourtant très fin. La tradition juive ne prévoit pas d’anesthésie et les dignitaires juifs sont divisés à ce sujet. Cela dit, tous les hôpitaux n’acceptent pas de pratiquer l’anesthésie sur les nouveau-nés en dehors des cas d’urgence. C’est notamment le cas à Genève et Lausanne. Quant aux petits musulmans, ils sont souvent circoncis plus tard à l’hôpital, donc sous anesthésie.

L’acceptation de la pratique de la circoncision perpétue également un cliché, celui que les petits garçons doivent être forts et apprendre à surmonter la douleur par ce rite de passage qui les rend dignes. Pourtant, si l’opération n’est pas handicapante pour l’épanouissement sexuel, et constitue une telle mesure de prévention pour les problèmes d’hygiène, pourquoi ne pas attendre l’âge adulte pour y procéder ? Le consentement éclairé de la personne pourra alors être recueilli, et si c’est la ferveur religieuse qui est en cause, alors les 3 à 4 semaines de cicatrisation supplémentaires ne devraient pas être un obstacle entre l’homme et la foi. Cela évite de recourir à l’anesthésie, qu’elle soit totale ou partielle, sur des nourrissons ou des jeunes enfants dont les organismes se passeraient volontiers.

Ce qui est condamnable, ce n’est pas que le fondement de ce rituel soit religieux. On ne peut pas contraindre par la force les croyants à pratiquer ou ne pas pratiquer des rituels, sauf à humilier les personnes concernées. Il faut du tact et beaucoup d’informations pour proposer aux différentes communautés une vision différente de celle adoptée parfois depuis des millénaires, en justifiant les avantages d’un mode de vie différente. Il est compréhensible, et probablement recommandable, que les hôpitaux acceptent de pratiquer ces interventions afin qu’elles se déroulent dans de bonnes conditions médicales, puisqu’elles seront effectuées quoi qu’il arrive. Non, ce qui est problématique est qu’une organisation internationale comme l’OMS soutienne le procédé ! En Europe, La British Medical Association note que «les dommages ou les bienfaits n’ont pas été démontrés sans équivoque» et conseille aux docteurs de ne pratiquer l’ablation que si l’intérêt de l’enfant est évident. En Occident, il n’est pas difficile, d’avoir une bonne hygiène ; les infections et inflammations peuvent être traitées, surtout que les études sur la circoncision et le sida sont controversées. Plutôt que de faire campagne pour favoriser les mesures d’hygiène en Afrique, l’OMS choisit de faire campagne pour l’ablation du prépuce, laquelle réunit pour le coup tous les avantages : réduire les risques d’infections et d’inflammations, faciliter l’hygiène masculine, diminuer les risques de cancer et, même, offrir une meilleure résistance à certaines maladies sexuellement transmissibles, dont le sida. Du moins, ce sont les conclusions d’études menées en Afrique du Sud, en Ouganda et au Kenya. La circoncision devient LA solution à tous les problèmes. A se demander finalement à quoi servent préservatifs et tutti quanti !









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