Le ministre de l'Education nationale vient d'annoncer la création de dix mille emplois supplémentaires dans les collèges et les lycées du pays pour davantage d'adultes présents dans les établissements au côté des enfants. Pour davantage de personnels éducatifs à même d'accompagner les élèves, de favoriser leur bien-être et leur réussite scolaires.
C'est sans doute une très bonne initiative qu'apprécieront aussi bien les professeurs que les parents d'élèves ou les chefs d'établissement. Mais est-elle suffisante pour autant ? Au-delà d'un meilleur encadrement, n'est-il pas utile de se préoccuper aussi de la participation de nos jeunes concitoyens à l'organisation de leur vie scolaire ?
A lire la Convention internationale relative aux droits de l'enfant, depuis longtemps ratifiée par la France, on voit bien que, dans l'institution scolaire, des marges de progrès existent : dans la prise en compte de la parole et de l'avis des élèves, dans l'expression de leur représentation collective, dans la fixation de règles partagées par la communauté éducative, dans la gestion des relations ou des conflits, dans la construction des emplois du temps...
Les limites, les à-peu-près, les dysfonctionnements actuels, concernant notamment la mission des délégués de classe, l'écriture des règlements intérieurs, le fonctionnement des conseils de discipline ou la tenue de l'heure de vie de classe, méritent d'être corrigés. De nouveaux dispositifs participatifs doivent être aujourd'hui élaborés. Faisons confiance aux adolescents pour être imaginatifs en la matière et aidons-les à s'autoriser à l'être, en l'étant nous-mêmes. Là se tient aussi notre responsabilité d'adultes.
Sophie Graillat, présidente www.dei-france.net