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Défense des enfants international
section suisse
 
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INDE : Des enfants travaillent jusqu’à épuisement pour sublimer nos cosmétiques
  
[ Bulletin DEI, Juni 2016 Band 22 Nr 1 S.07 ]



En Inde, des enfants risquent leur vie dans des mines illégales de mica pour extraire ce minerai, employé par de grandes marques dans la fabrication de cosmétiques.
Nous le savons, de nombreuses pratiques et normes internationales ne sont pas respectées par de grandes multinationales. L’esclavagisme moderne est l’un des pires fléaux que nous pouvons connaître. Mais les enfants esclaves touchent de nombreux secteurs, comme la technologie, le textile, l’alimentaire avec le cacao et maintenant c’est pour le minerai, et plus essentiellement le mica.
Qu’est ce que le mica ?
Le mica confère un aspect brillant aux poudres, mascaras et rouges à lèvres de grandes marques mais la complexité des filières d’approvisionnement rend pratiquement impossible la détermination de son origine exacte, selon les ONG.
Plusieurs ONG indiennes dénoncent le travail des enfants dans les mines de mica, selon elles, il y aurait 5000 enfants occupés dans les mines de mica, alors même que la loi interdit le travail dans les mines pour les enfants âgés de moins de 14 ans. Certains enfants commenceraient même à travailler dès l’âge de 5 ans… Et quand bien même, ces enfants n’ont hélas pas vraiment le choix, et leurs parents non plus : dans les régions reculées il n’existe qu’une école pour plusieurs villages, et il n’existe pas toujours de route sûre pour s’y rendre. Et quand c’est le cas, les enfants doivent parfois travailler pour aider leurs parents à joindre les deux bouts, ce qui les enferme dans un cercle vicieux. En moyenne, les enfants âgés de 8 à 13 ans travaillent sept à huit heures par jour, pour un salaire d’à peine 1,5 euros.
Parmi 16 entreprises de cosmétique de renommée internationale étudiées par les ONG, 7 déclarent lutter contre le travail des enfants. Pourtant, 12 d’entre elles refusent de divulguer d’où provient leur mica. N’est ce pas quelque peu pradoxal ? Oui et non. En fait, il existe une parade qui permet aux entreprises de dénoncer le travail des mineurs tout en en tirant profit. Etant donné que la production de mica échappe pour une majeure partie au contrôle de l’Etat, les petites structures (celles ayant recours à l’esclavagisme moderne) vendent leur production à des intermédiaires peu scrupuleux, qui peuvent eux-même passer par d’autres intermédiaires plus importants. Avec un tel système, les entreprises de cosmétique peuvent donc à la fois affirmer lutter contre le travail forcé et assurer qu’elles ne font pas d’affaires avec des entreprises employant des enfants. Au mieux personne ne remarque l’entourloupe, au pire l’entreprise de cosmétique joue la carte de la naïveté et de l’indignation.
On pourrait citer parmi ces entreprises L’Oréal, plus grosse entreprise de cosmétique au monde avec 22,9 milliards d’euros de bénéfices en 2013. La firme possède notamment les célèbres Lancôme et Yves Saint Laurent Beauté. Problème, il a récemment été prouvé que l’entreprise s’approvisionnait auprès des entreprises Merck (allemande) et Kuncai (chinoise), qui servent d’intermédiaires à des petits exploitants locaux qui n’hésitent pas à recourir au travail des mineurs. En 2009, le groupe allemand de chimie-pharmacie Merck avait été accusé de s’approvisionner en mica extrait par des enfants, qu’il revendait à de grandes marques comme L’Oréal ou Revlon.
Dans son code de l’éthique, L’Oréal déclare pourtant que « lorsqu’un cas d’exploitation de mineur est découvert, le fournisseur/sous-traitant doit s’assurer que l’enfant retourne à l’école. Ce qui signifie non seulement fournir à lui et sa famille de quoi se scolariser de nouveau, mais aussi lui faire une offre d’emploi pour le jour où il sera en âge de le faire de façon légale ». Selon DanWatch, L’Oréal n’a pas souhaité répondre aux sollicitations de leur équipe lorsque celle-ci a posé des questions sur la provenance de ses stocks de mica et sur ses relations avec Kuncai et Merck.
Nous constatons que la traite d’enfants esclaves est bien une pratique connue des grands groupes. Mais ces derniers ferment les yeux et se renvoient la balle, tout cela pour un effet brillant à destination des cosmétiques.










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