Droits de l'enfant et sport de compétition

[ Bulletin DEI, avril 1995 Vol 1 No 1 p. 5 ]

Une jeune championne chinoise a été dopée au Centre national des sports de Shanghai s Les droits de l'enfant ne sont pas toujours garantis dans le domaine du sport de compétition (voir Les Cahiers des droits de l'enfant N o1, publié en 1993 par DEI-Suisse). Parmi les droits qui sont le plus souvent mis en péril, il y a celui de l'enfant à la santé et celui de l'enfant à être protégé contre la consommation de stupéfiants et de substances psychotropes. Dans le cas des enfants-athlètes qui utilisent des produits illicites pour améliorer leurs performances, la responsabilité de l'Etat est parfois engagée, comme ce fut récemment le cas en Chine. Depuis quelques temps, de nombreux soupçons planaient sur les résultats extraordinaires obtenus par les nageuses chinoises ces trois dernières années. Désormais, preuves à l'appui, il a été démontré que quelques-unes des meilleures nageuses du monde ont pris systématiquement des produits illicites pour améliorer leurs performances. C'est le cas notamment de Alhua Yang, âgée d'à peine 17 ans, qui a été contrôlée positivement lors d'un test antidopage le 30 septembre 1994, quelques jours avant l'ouverture des Jeux asiatiques. Alhua Yang s'entraînait depuis l'âge de 14 ans au Centre de sport national de Shanghai, une institution étatique. Elle fut championne du monde du 400 mètres et la Fédération internationale de natation (FINA) a décidé de la suspendre de toute activité sportive pour deux ans.

• En France, une enquête régionale dans la région Midi-Pyrénées, publiée en 1994, a révélé que le dopage touchait également des enfants. Sur 2 425 élèves interrogés, 51 — soit 2,2% des enfants — ont reconnu s'être dopés pour améliorer leurs performances sportives. 7,7% ont reconnu avoir pris des produits «peutêtre dopants», 8,9% avouent «avoir été tentés par le dopage» et 10,4% déclarent «avoir des amis qui se dopent».

• En Roumanie, un entraîneur de gymnastique a été emprisonné après avoir tué une athlète de onze ans pour manque de performance. Le 1er février 1995, un tribunal de Bucarest (Roumanie) a condamné un entraîneur de gymnastique roumain à huit ans de prison ferme pour «homicide par imprudence». Adriana Giurca, élève d'un lycée sportif de Bucarest, a succombé à ses blessures le 8 novembre 1993 après avoir été violemment battue par son entraîneur, F. G. (25 ans), qui était mécontent de sa performance à la poutre. Arrêté immédiatement après le décès de la gymnaste, l'entraîneur a plaidé coupable. Les parents de la fillette ont déclaré avoir l'intention de poursuivre en justice le lycée car ils jugent l'établissement coupable «d'avoir embauché un criminel».


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