Le service psychiatrique de l’Office zurichois d’exécution des peines a récemment conduit une recherche sur le profil des délinquants sexuels mineurs. En étudiant les 124 délinquants suspects jugés pour des délits d’ordre sexuels entre 1995 et 1999, elle a observé qu’une très large majorité de ces jeunes ont été élevés dans un milieu ne connaissant pas de difficultés particulières. Seuls 20% des jeunes avaient des parents divorcés et 5 % vivaient dans un contexte de violences familiales. De ces observations découlent deux hypothèses: le milieu «normal» dans lequel évoluent ces jeunes souffre probablement d’un manque de vie et de contacts sociaux, ce qui a développé chez eux un caractère asocial et un complexe d’infériorité vis-à-vis des jeunes du même âge. Ils se tournent alors vers des enfants plus jeunes (un quart des victimes avaient entre 3 et 7 ans).

Les résultats de cette étude permettront à de tels services d’ajuster leurs programmes thérapeutiques et de mettre d’avantage l’accent sur les problèmes relationnels. Le canton de Zürich a déjà mis sur pied un programme de thérapie de groupe pour tenter de redonner confiance à ces jeunes et d’éviter que leur comportement engendre de la délinquance dans la durée.