Deprecated: mysql_pconnect(): The mysql extension is deprecated and will be removed in the future: use mysqli or PDO instead in /home/clients/dd97c3d1555e010b40d5c268f7caf91f/web/338/dei/includes_c/inc_dbopen.php on line 48
Défense des enfants international
section suisse
 
Afficher un article
Les sources des articles disponibles dans la recherche sont l'historique des bulletins DEI, la Convention des droits de l'enfant ainsi que certaines publication de DEI.


ENTENDRE LA PAROLE DE L'ENFANT
  
[ Bulletin DEI, décembre 2003 Vol 9 No 4 p. I, II, II, IV ]

Par Daniel S. Halpérin, pédiatre


INTRODUCTION

Dans la relation triangulaire qu’il entretient avec ses jeunes patients et leurs parents, le pédiatre est journellement confronté au problème de la crédibilité. Du bébé qui ne dort «jamais», à celui qui ne mange rien mais ne perd pas de poids, de l’enfant trop pâle qui n’inquiète pas ses parents parce qu’«il a toujours eu le teint clair», à celui qui, souffrant d’une otite manifeste, montre du doigt son nombril en disant «bobo», le pédiatre, sans cesse, recherche ce qu’il peut croire, à quel degré il peut le croire, avec quelle latitude il peut l’interpréter, le relativiser ou simplement l’ignorer. Il pèse les mots, mesure les silences, observe les attitudes, s’efforce de comprendre et d’objectiver. En bref, il décode, en quête d’une vérité, ici synonyme de diagnostic. Ce délicat exercice – où se joue le démêlement des subjectivités croisées de l’enfant et de sa famille, et l’écoute d’un enfant aux capacités cognitives et expressives limitées – devient si naturel dans la pratique pédiatrique qu’il est le plus souvent inapparent. Avec l’expérience, on ne se pose même plus la question de la crédibilité. On part du principe que la communication d’un symptôme par les parents ou par l’enfant est tributaire du vécu qui l’entoure, qu’elle peut être déformée et parfois inintelligible, et qu’il appartient précisément au pédiatre d’en situer plus clairement le sens et la portée. L’enjeu n’est pas trivial : il peut s’agir, après tout, de la vie même de l’enfant. Pourtant, la problématique est acceptée sereinement comme une réalité incontournable, souvent même avec le plaisir ludique du cruciverbiste ou du décrypteur de hiéroglyphes. Il en est autrement dès qu’on s’aventure dans le domaine des abus sexuels, spécialement si ceux-ci sont de nature incestueuse. Là, les enjeux moraux et sociaux, le risque de l’erreur judiciaire, celui de la rupture familiale, celui d’une retraumatisation de la victime, prennent une telle ampleur que la question de la crédibilité devient vite plus visible que les abus eux-mêmes. Là, la sérénité du médecin (ou du psychologue) disparaît pour faire place à l’angoisse. Pour répondre à cette angoisse, on cherche vainement des certitudes: l’enfant est crédible, ou bien il ne l’est pas. Entre ces deux affirmations extrêmes, le balancier des idées oscille au travers de l’histoire mais, bien entendu, la vérité, comme toute vérité humaine, n’est ni à un bout ni à l’autre de l’amplitude pendulaire. Elle ne peut être qu’entre les deux, nuancée, mouvante, impossible à résumer sous la forme d’un théorème, si ce n’est peut-être celui-ci: ce qui pose problème, en fin de compte, ce n’est pas tant la parole de l’enfant que la capacité de l’adulte à l’entendre.

PAROLE-MENSONGE OU PAROLE-VÉRITÉ: DE LA DÉMONISATION À L’ANGÉLISME

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, alors que Tardieu avait fait oeuvre de pionnier en mettant en lumière la grande fréquence des abus sexuels sur l’enfant, médecins légistes et psychologues s’entendent à décrédibiliser la parole de l’enfant. L’enfant est un menteur, un fabulateur, un simulateur. C’est l’époque de sa démonisation. Masson y a consacré d’importantes pages 1 auxquelles le lecteur intéressé pourra se référer. A l’autre extrême, plus près de nous, la parole de l’enfant prend des allures angéliques: le «Ex ore parvulorum veritas 2» des anciens devient le mot d’ordre de nos contemporains. Ainsi Sgroi 3pour qui «les enfants doivent être crus», ou Kraiser 4 selon qui «presque sans exception, les enfants ne mentent pas à propos des abus, si ce n’est pour nier leur existence». Ce qui n’empêche pas le scepticisme de s’exprimer en parallèle. Tel celui de Besharov pour qui «plus de 65% de tous les signalements de suspicion de maltraitance (…) s’avèrent infondés» 5. Ou celui de Benedek selon qui les allégations d’abus sexuels sur enfants survenant dans un contexte de conflit entre les parents seraient confirmées dans moins de la moitié des cas 5. Au point que, en réaction à l’accroissement apparent des allégations non confirmées, on voit apparaître dans la littérature médicosociale une nouvelle et ironique terminologie, celle du «child sexual accuse syndrome», ou du «sexual abuse allegation in divorce (SAID) syndrome» 7. De ce conglomérat d’opinions contrastées, trois points communs se dégagent: leur caractère péremptoire, leur généralisation et l’absence de paradigmes expérimentaux sérieux auxquels elles devraient être soumises. On est dans le domaine du credo (qui n’est pas crédible lui-même), alors qu’on voudrait être dans celui de l’observation.


LE CHAMP DE L’OBSERVATION SCIENTIFIQUE

Entrer dans ce champ oblige à poser des questions en termes précis et analysables. Nous voyons ici quatre questions-clés:

•L’enfant fait-il la différence entre mensonge et vérité, et si oui, à partir de quel âge? •L’enfant ment-il intentionnellement, et si oui, pourquoi?

•De quelle manière, le cas échéant, ment-il?

•Sa mémoire est-elle fiable? Pour répondre à ces questions, c’est l’observation de laboratoire, avec les précautions qu’elle s’impose pour rester imperméable à la subjectivité du scientifique, qui tiendra lieu de référence méthodologique.



Différenciation mensonge-vérité

Selon Piaget 8, avant l’âge de 6 ans, l’enfant opère constamment une confusion entre mensonge et vérité. La réalité est ce que ses désirs et sa fantaisie souhaitent qu’elle soit. Elle est malléable et transformable. La non-réalité des choses, mais aussi toute affirmation qui ne lui paraît pas correcte, et même la réponse erronée à une devinette, sont assimilées au mensonge. Par la suite, entre 6 et 10 ans, l’enfant comprend que le mensonge est quelque chose qui n’est pas vrai mais la notion d’intentionnalité, c’est-à-dire le fait que le faux ait pour finalité de dissimuler ou d’altérer le vrai, n’est intégrée qu’avec l’apparition de la pensée abstraite, vers 11 ans.

Les post-piagétiens, sans renoncer sur le fond à cette séquence, en ont affiné la compréhension. Ils ont montré qu’en fonction du sens que l’enfant donne au «faux», sa capacité de discriminer la vérité du mensonge peut être beaucoup plus précoce que 6 ans et, inversement, que l’intégration de la notion d’intentionnalité mensongère peut n’être jamais complètement acquise même chez l’adulte. Ainsi, lorsqu’on utilise un scénario où l’enfant peut comprendre que l’énoncé du faux est en relation avec la commission d’un méfait (une «bêtise», un acte de désobéissance) – et non simplement une exagération, ou une mauvaise réponse à une devinette où toute connotation avec un interdit violé serait absente – il s’identifie plus aisément à une situation proche de son vécu quotidien et discrimine dès 4 ans, dans 88% des cas, la vérité du mensonge, la première étant déjà moralement assimilée au bien, le second au mal 9.


Mensonge intentionnel

Dans diverses expériences où les sujets étaient observés à leur insu, Lewis 10 et Bussey 9 ont analysé le comportement d’enfants de 3 à 5 ans à qui l’on avait interdit de regarder un jouet. Face à cet interdit, 96% des enfants de 3 ans et 69% des enfants de 5 ans ont désobéi. Plus respectueux de la consigne, les enfants de 5 ans étaient cependant plus menteurs puisque 95% de ceux qui avaient désobéi ont ensuite nié avoir regardé le jouet, alors que chez les enfants de 3 ans – moins obéissants mais moins menteurs –, 40% ont menti. La capacité de mentir s’acquiert donc progressivement et, dès 3 ans, dans un contexte de transgression, elle est déjà plus que marginale parce que l’enfant est capable d’anticiper les conséquences de sa désobéissance: la peur de la punition engendre le mensonge.


Typologie du mensonge

On distingue habituellement les mensonges par commission et par omission. Dans quelle mesure ces deux formes sont-elles mises en oeuvre par les enfants? Lorsqu’un enfant jeune affirme avoir été victime d’abus sexuels, peut-on raisonnablement admettre a priori que c’est la vérité qui sort de sa bouche, ou doit-on envisager d’emblée que ses allégations sont fausses, et possiblement dictées ou suggérées par un tiers? Inversement, l’enfant est-il capable de garder un secret, de taire la vérité? Et face à la révélation tardive d’un inceste, est-il justifié de penser que le silence préalable de l’enfant, parfois long de plusieurs années, est en contradiction avec ses capacités limitées de rétention d’information ?

Tate et Warren-Leubecker (cités par 8) ont observé une quarantaine d’enfants âgés de 3 à 7 ans. La moitié d’entre eux, après avoir joué avec un premier adulte à un jeu de construction magnétique, devaient raconter ce jeu à un second adulte rencontré un peu plus tard, et répondre aux questions de celui-ci. Les autres, qui n’avaient pas participé au jeu, étaient fortement encouragés à faire croire le contraire à leur interlocuteur et des instructions précises leur étaient données pour les aider à mieux tromper celui-ci. Forts de ces encouragements à faire une «bonne blague», onze enfants sur vingt qui n’avaient pas joué, dans toutes les tranches d’âge étudiées, ont commencé par suivre les consignes en mentant donc activement au second adulte. Cependant, au terme de l’entretien qui ne dépassait pas quelques minutes, huit ont renoncé à leur récit fictif pour rétablir la vérité. Par ailleurs, la narration libre du jeu par ceux qui l’avaient effectué était plus riche que celle des enfants «affabulateurs» et les réponses à des questions spécifiques au sujet du jeu étaient plus élaborées chez les premiers que chez les seconds. S’il est donc possible d’engager un enfant dans de fausses allégations, il est encore moins facile de l’y maintenir.

Pour comprendre le mensonge par omission, il est utile de se référer au travail d’ajustement que doit faire la victime d’inceste pour s’accommoder de ce traumatisme. Comme l’a souligné Summit 10, face à des menaces ou à un conflit de loyauté particulièrement aigus dans ces circonstances, le secret occupe une place centrale dans ce travail d’accommodation. Pourtant, selon Piaget, l’enfant serait incapable de garder un secret avant l’âge de 7 ans. Il serait «verbalement incontinent» 8. Qu’en est-il au regard d’expériences plus récentes?

Bussey et coll. 9 ont imaginé un scénario dans lequel des enfants âgés de 3 et 5 ans partagent un temps d’activité et de dialogue avec un homme. A un moment donné, celui-ci brise un verre et en cache les débris. L’enfant sait que cet objet était précieux aux yeux de la dame qu’il a rencontrée quelques instants plus tôt mais qui a quitté la pièce avant l’accident. Il sait que cette dame va bientôt revenir. L’homme demande à l’enfant (ou, dans diverses variantes, exige au moyen de pressions ou de menaces) de ne rien dire à la dame. Sur simple demande, 21% des enfants de 3 ans, et 39% des enfants de 5 ans respectent le secret. Avec l’appui de pressions morales ou de menaces, ces proportions atteignent 36% et 50% respectivement. Il semble donc possible, dès 3 ans, d’impliquer l’enfant dans un secret destiné à dissimuler un méfait d’adulte. Et plus encore si l’adulte use de moyens de pression ou de menaces.


Mémoire

De nombreux travaux sur la mémoire ont abouti à des constats variés et parfois contradictoires. On s’accorde en général sur le fait que les enfants ont une mémoire d’évocation (qui s’exprime à travers le récit libre) moins complète que celle des adultes, et plus limitée sur le plan de l’expression verbale. Certains auteurs ont souligné le fait qu’en comparaison des adultes, les enfants ont une moins bonne rétention mnésique des visages, qu’ils sont plus suggestibles lors d’entretiens dirigés, ou davantage susceptibles de confondre l’énoncé d’actions avec les actions elles-mêmes. Cependant, ceci n’est pas nécessairement vrai dans des contextes précis où l’enfant n’est pas seulement témoin mais aussi victime d’un événement important: là, ses souvenirs semblent précis même s’ils sont souvent moins élaborés que ceux de l’adulte, et l’enfant produit rarement de fausses informations.

Une étude récente 12 met en lumière une partie de ces diverses facettes de la mémoire et résume assez bien l’essentiel de nos connaissances sur ce plan. Le scénario auquel participaient des enfants de 5-6 ans, de 9-10 ans ou des adultes, était le suivant: lors d’une première session durant 5 à 7 minutes, le sujet est mis en présence d’un homme en blouse blanche. Après un bref dialogue, celui-ci retire sa blouse, s’assied près de l’enfant et le touche de façon répétée sur les mains, les bras et le visage, soit au moyen de ses propres mains, soit avec un appareil de mesure de la sensibilité cutanée. A chaque toucher, le sujet doit dire s’il l’a senti ou non. Soudain, une femme fait irruption dans la pièce, pose une question rapide au «toucheur» et s’en va. Son temps de passage est inférieur à 10 secondes. Après avoir accompli encore quelques séries de touchers, l’homme reprend sa blouse et part à son tour. Au cours de la deuxième session, quelques minutes plus tard, le sujet est invité à narrer librement ce qui s’est passé, puis à répondre à 5 questions ouvertes et à 30 questions spécifiques. Enfin, on lui demande d’identifier la photo du toucheur, puis celle de l’intruse, parmi des séries de 6 clichés où ne figure pas obligatoirement celui de la personne recherchée.

Les résultats de cette expérience montrent que le nombre d’items évoqués dans la narration libre croît avec l’âge mais que l’introduction dans le récit d’informations fausses (erreur par commission) n’est pas plus élevé chez les enfants que chez les adultes. En réponse aux questions spécifiques, la proportion de réponses justes chez les enfants les plus jeunes est déjà considérable et relativement peu différente de celle des adultes (ce qui souligne en passant le fait que la mémoire adulte n’est pas en elle-même un parfait étalon de référence); en revanche les erreurs de commission sont ici nettement plus fréquentes chez le jeune enfant, ce qui traduit vraisemblablement son désir de satisfaire son interlocuteur en fournissant à tout prix une réponse – même erronée – à ses questions. Toutefois, lorsque seules sont analysées les questions portant sur des corrélats corporels du souvenir (les endroits du corps où l’enfant a été touché), les plus jeunes enfants démontrent une fiabilité égale à celle des adultes. Enfin, en ce qui concerne la reconnaissance des visages, on note surtout la difficulté de rétention mnésique de l’intruse: pour un événement à la fois fugitif et périphérique sur le plan contextuel, la rétention de l’enfant est médiocre, peut-être parce que sa capacité de refocaliser abruptement son attention sur un processus nouveau et marginal est moins immédiate que chez l’adulte.

Au vu de ce qui précède, on peut donc articuler des éléments de réponse aux quatre questions-clés exposées plus haut:

•Oui, l’enfant peut faire la différence entre mensonge et vérité, dès 3-4 ans.

•Oui, l’enfant est capable de mentir intentionnellement, dès 3-4 ans, surtout lorsque le mensonge est compris comme moyen de dissimuler un acte prohibé et à plus forte raison si cet acte fait craindre à l’enfant une punition.

•L’enfant ment rarement en inventant des faits (commission) mais plutôt en les cachant (omission); cette capacité de garder les choses pour soi et de garder un secret est déjà apparente vers l’âge de 3 ans.

•La mémoire de l’enfant diffère quantitativement et qualitativement de celle de l’adulte sur certains plans ; elle n’en est pas moins généralement fiable pour autant que les événements vécus n’aient pas été trop fugaces ou périphériques et que les conditions d’entretien laissent une large place à la narration libre.


IMPLICATIONS PRATIQUES

Le problème de la parole de l’enfant n’est pas tant celui de sa crédibilité intrinsèque que celui de la capacité de l’adulte à l’entendre. Ce n’est pas par hasard que lorsqu’un enfant décide de s’ouvrir à quelqu’un d’une grave expérience traumatique qu’il a vécue, il le fait le plus souvent auprès d’un ou d’une amie du même âge que lui 13.

La parole de l’enfant n’est ni un tout ni un rien. Elle ne doit être abordée ni avec naïveté ni avec scepticisme, mais avec une objectivité qui l’autorise é être selon les circonstances, tantôt plus fiable, tantôt moins. Mieux entendre cette parole d’enfant à propos d’abus sexuels exige que l’on connaisse bien les contextes où elle peut se trouver particulièrement fragile ou déformée. Il s’agit, principalement, des situations où les allégations ne proviennent pas directement de l’enfant, mais plutôt de son entourage; de celles où les parents sont dans une relation conflictuelle grave; et de celles où l’enfant est d’âge préscolaire.

Mieux servir cette parole implique que l’on offre à l’enfant une écoute adaptée et critique. L’intervenant amené à évaluer la crédibilité d’une victime supposée d’abus sexuels, doit – tout en restant objectif et ouvert à toute hypothèse – soutenir et rassurer l’enfant dans sa démarche hésitante et douloureuse. Il peut faire un utile usage de divers protocoles d’entretien mais surtout il doit mettre l’enfant en confiance et lui permettre de se sentir libre de parler, autant que de résister aux suggestions générées par la formulation de certaines questions. Il doit aussi savoir utiliser, avec prudence, le questionnement dirigé ou les outils auxiliaires de l’expression (poupées sexuées, dessin) souvent nécessaires chez le jeune enfant pour pallier la pauvreté de sa narration libre. Il doit encore écouter l’enfant non seulement quant au fond mais aussi quant à la forme et s’adapter à celle-ci pour faciliter la communication. Enfin, pour éviter la traumatisante répétition de tels entretiens et pour pouvoir les analyser avec le maximum de finesse, il lui faut employer systématiquement l’enregistrement vidéo.



Références


1. Masson JM. Le réel escamoté. Ed. Aubier Montaigne, Paris, 1984

.

2. «La vérité sort de la bouche des enfants».

3. Sgroi SM. Handbook of clinical intervention of child sexual abuse. D.C. Heath, Toronto, 1982.

4. Kraiser S. Protecting children from abuse. Safe child project. Children First, Geneva, 1996.

5. Besharov DJ. Harvard J Law Public Policy 1985, 8:539-89.

6. Benedek EP & Schetky DH. Emerging issues in child psychiatry and the law. Brunner Mazel, New York, 1985 .

7. Fegert JM. Z Kinder Jugenpsychiatr 1995, 23:9-19.

8. Piaget J. La naissance de l’intelligence chez l’enfant. Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, 1966.

9. Bussey K, Lee K, Grimbeek EJ. Lies and secrets: implications for children’s reporting of sexual abuse. In: GS Goodman and BL Bottoms (Eds). Child victims, child witnesses. Guilford Press, New York, 1993, pp. 147-68.

10.Lewis M, Stanger C, Sullivan MW. Develop Psychol 1989;25:439-43.

11. Summit RC. Child Abuse Negl 1983;7:177-93.

12. Leippe MR, Manion AP, Romanczyk A. Discernibility or discrimination ? Understanding jurors’ reactions to accurate and inaccurate child and adult witnesses. In: GS Goodman and BL Bottoms (Eds). Child victims, child witnesses. Guilford Press, New-York, 1993, oo,169-201.

13. Halpérin DS, Bouvier P, Jaffé PD, Mounoud RL, Pawlak C. Laederach J, Rey Wicky H, Astié F. Britt Med J 1996 ; 312 :1326-9.






© DEI - NetOpera 2002 - 2008 contact Conception et réalisation: NetOpera/PhotOpera,





niak2