Le Conseil fédéral propose de rejeter la motion de Géraldine Savary sur la maltraitance (voir article dans notre édition de mars 2006). Doit-on y voir le signe que la Suisse n’est toujours pas prête à prendre des mesures pour protéger les enfants de la violence, malgré son retard au niveau européen ? La motion, lancée en décembre 2005 dans les locaux de l’ASPE, met l’accent sur l’insuffisance des recherches sur la maltraitance infantile en Suisse et demande de systématiser et d’harmoniser la récolte de données en la matière.
Le Conseil fédéral estime qu’une centralisation accrue n’est pas nécessaire et que les instruments disponibles sont suffisants. Il mentionne son soutien à diverses études menées dans le cadre de l’OFSP ou de l’OFAS et le Programme National de Recherche actuel « l’enfance, la jeunesse, et les relations entre générations dans une société en mutation « qui devrait livrer des informations sur la violence envers les jeunes. Il mentionne également les statistiques fournies par la police criminelle et l’aide aux victimes d’infractions. Il reconnaît toutefois que le tabou qui entoure le phénomène ne rend pas la récolte de données facile à obtenir et que les informations obtenues ne fournissent qu’une image partielle du phénomène. Ne doit-on pas voir là le signe qu’il reste beaucoup à faire, et que des moyens supplémentaires doivent être investis pour mieux comprendre, analyser et répondre au problème ?

Motion 05.3882 : Violence contre les enfants