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Défense des enfants international
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Quel avenir pour les apprentis en Suisse ?
  
[ Bulletin DEI, juin 2006 Vol 12 No 2 p. 10 ]


Pilier du système suisse de formation, présenté comme modèle dans de nombreux pays voisins, l’apprentissage n’arrive plus à faire face à la demande depuis plusieurs années en Suisse.

A la rentrée 2005, selon le baromètre des places d’apprentissage, 70'000 places avait été pourvues et 6'000 autres restaient vacantes. Du côté des jeunes apprentis, le baromètre indiquait que 22'500 jeunes attendaient encore un engagement. Ces derniers se retrouvent en général dans une structure d’accueil intermédiaire : stage, pré-apprentissage, classe d’intégration ou semestre de motivation. Les risques d’abandon, de rupture de formation ou de démotivation parmi les candidats à l’apprentissage sont donc relativement élevés.

Le manque de places d’apprentissage aggrave encore le problème du chômage des jeunes, que la conjoncture actuelle n’aide pas à résorber. En effet, les chiffres révélés par l’enquête suisse sur la population active (ESPA) démontrent que les jeunes sans formation professionnelle sont les plus exposés au chômage. Depuis 1991, le taux de chômage chez les diplômés des hautes écoles est passé de 1,3 à 2,8 %, chez les jeunes ayant suivi un apprentissage ou obtenu un diplôme d’une école secondaire supérieure de 1,7 à 4 % et chez les personnes n’ayant acquis aucune formation après l’école obligatoire de 2,3 à 7,9 %. Ces chiffres mettent en évidence l’importance de renforcer les capacités professionnelles des jeunes et surtout de leur assurer un accès à une formation à la sortie de l’école obligatoire.

Et pourtant, il y a à peine 3 ans les autorités annonçaient une série de mesures censées répondre à la pénurie déjà bien établie des places d’apprentissage. En mars 2003, le Conseil fédéral mettait sur pied une « task force places d’apprentissage 2003 » et Joseph Deiss, Ministre de l’économie, promettait de s’engager pour que chaque jeune trouve une solution d’ici à l’automne 2003.
La nouvelle loi sur la formation professionnelle fut également présentée comme porteuse de promesses. Conçue comme contre-projet indirect à l’initiative pour des places d’apprentissage qui fut sèchement rejetée par le peuple en mai 2003, elle est entrée en vigueur en janvier 2004. Cette loi-cadre règle toute la formation professionnelle hors université. Elle vise à étendre l’offre, à fournir des formations supplémentaires ainsi qu’un encadrement individuel des apprentis rencontrant des difficultés et prévoit la création d’un fonds pour la formation professionnelle.

Depuis plus d’un an, syndicats et organisations de jeunesse, Comité suisse contre le chômage des jeunes (CSCJ) en tête, tirent à nouveau la sonnette d’alarme et dénoncent la passivité du gouvernement. Lors d’une conférence sur les places d’apprentissage convoquée par Joseph Deiss en novembre 2005, les solutions évoquées sont restées lettre morte. Sa proposition de faire passer de 60% à 100% le subventionnement fédéral des projets cantonaux en matière de création de places d’apprentissage a par la suite été refusée par le Conseil fédéral. La proposition de l’Union syndicale suisse (USS) de créer un « Monsieur places d’apprentissage » à l’échelon national doit toujours être examinée. La seule mesure mise en œuvre fut le lancement de la campagne « chance 06 » et d’un site Internet prodiguant des conseils aux apprentis, c’est bien pauvre !

Le syndicat UNIA, l’OSEO, et le CSCJ insistent tous sur l’importance de stimuler les entreprises formatrices. Alors que dans les années 1980, un tiers des entreprises formaient des jeunes, elles ne sont plus qu’une sur cinq à le faire actuellement. Le CSCJ revendique également une mise en œuvre plus rapide des mesures prévues par la nouvelle loi, une augmentation de 10% des places dans les écoles professionnelles, ainsi que la nomination d’un promoteur national de l’apprentissage qui aurait pour fonction de coordonner les activités des promoteurs cantonaux.

Sous la coupole fédérale, quelques parlementaires ont plaidé la cause des apprentis ces dernières années. La motion Vollmer (04.3359) charge le Conseil fédéral d’augmenter les places de stage et d’apprentissage dans l’administration fédérale. Plus récente, la motion Berset (05.3216) demande une mise en œuvre plus rapide de la nouvelle loi, plus particulièrement des dispositions concernant l’encadrement individuel des apprentis. Enfin, une « question urgente » déposée par Paul Rechsteiner en décembre dernier (05.1167) demandait quelles mesures le Conseil fédéral avait l’intention de mettre en œuvre pour remédier à la pénurie de places d’apprentissage. De ce côté rien de bien nouveau. Le Conseil fédéral a rappelé les mesures mentionnées lors de la conférence du 10 novembre 2005 : encadrement et conseil aux entreprises, campagne de sensibilisation « chance 06 », conférences régionales. Les deux motions quant à elles sont toujours en discussion au Parlement. La fin de l’année scolaire approche, et plus de 130’000 jeunes se retrouveront confrontés au choix d’une profession cet été.





Sources :
Baromètre des places d’apprentissage(OFFT) : http://www.bbt.admin.ch
Enquête suisse sur la population active (OFS) : http://www.bfs.admin.ch/
CSCJ : Communiqué du 7 mars 2006 « Marché des places d’apprentissage : ça urge »
Le Courrier, article du 28 mars 2006 : « L’épreuve de la globalisation », par Philippe de Rougemont







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