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Défense des enfants international
section suisse
 
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Les enfants issus de l’immigration : échec scolaire garanti ?
Par Lenka Pekarkova

  
[ Bulletin DEI, mars 2007 Vol 13 No 1 p. 5 ]


Aujourd’hui, le phénomène de la migration ne peut plus être ignoré. Le nombre d’enfants d’immigrés a doublé ces dernières années. La Suisse compte actuellement 1,5 million d’étrangers dont 40 % sont des enfants. Ces derniers, seuls ou accompagnés, quittent leur pays natal pour pouvoir vivre une vie meilleure ailleurs.
Il est intéressant d’observer comment ces enfants sont accueillis une fois arrivés à destination. Sont-ils laissés pour compte dans la lutte pour l’intégration ? Sont-ils obligatoirement voués à l’échec scolaire ?
Le rapport de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) du 18 mai 2006 souligne que les enfants issus de l’immigration sont des élèves motivés qui affichent une attitude positive vis-à-vis de l’école, mais qui paradoxalement, dans certains pays membres, accusent un retard scolaire moyen de deux ans par rapport aux élèves autochtones. À l’origine de ce retard, les défaillances des systèmes éducatifs qui ne parviennent pas à aider ces enfants immigrés à s’intégrer dans la société par l’instruction. L’étude de l’OCDE, qui se base sur les données recueillies dans le cadre du Programme international sur le suivi des acquis des élèves (PISA), passe au peigne fin la situation de 17 pays dont la Suisse, la France et l’Allemagne, qui comportent une forte population d’immigrants. Le PISA a consisté à faire passer aux élèves de 15 ans des épreuves en mathématique, en compréhension de l’écrit et en résolution de problèmes. Les performances des enfants d’immigrés ont été comparées à celles des enfants autochtones. Il en ressort que ces derniers obtiennent des résultats nettement supérieurs à ceux qui sont enregistrés par les enfants issus de l’immigration.
Ce retard risque de conduire les enfants vers un échec scolaire et par la suite vers des difficultés d’intégration dans la vie professionnelle.
Le problème de l’échec scolaire doit toujours être examiné en rapport avec l’intégration. Si l’intégration échoue, l’échec scolaire suivra. A contrario, si elle réussit, le taux des échecs diminue considérablement.
La situation familiale est un facteur clé de la réussite scolaire. Les enfants étrangers vivent souvent dans des ménages où les parents ne sont pas allés au-delà de la scolarité obligatoire et dont les conditions d’étude sont moins favorables que celles des enfants autochtones. Souvent ces familles ne peuvent offrir qu’un faible soutien scolaire à leurs enfants.

La Suisse n’échappe pas à ce bilan négatif de l’OCDE. La Convention relative aux droits de l’enfant, dans son article 28, reconnaît à l’enfant le droit à l’éducation. Elle souligne que ce droit doit être exercé sur la base de l’égalité des chances. Néanmoins, selon le rapport 2005 du Centre suisse de coordination pour la recherche en éducation, les mécanismes de sélection de l’école désavantagent les enfants étrangers. Statistiquement, la décision d’affecter un élève à une filière ou à une formation professionnelle n’est pas liée aux seuls talents et compétences de ce dernier, mais peut être influencée par son origine et son statut social. À performances égales, les chances d’accéder à une filière du degré secondaire à exigences étendues varient fortement. Chez les filles suisses, elles sont de 83% contre 70% pour les garçons. Elles sont de 65% chez les filles d’origine étrangère et de seulement 37% chez les garçons étrangers.
Les enfants étrangers sont également défavorisés par les pratiques d’affectation à des écoles ou classes spéciales. L’effet discriminatoire de ces mécanismes a été constaté par une étude dans le cadre de laquelle des enseignants et psychologues scolaires ont été appelés à prendre position sur des cas fictifs. Seuls le nom et la profession du père de l’enfant ont été modifiés. En moyenne, l’affectation à une filière de l’enseignement spécialisée a été recommandée trois fois plus souvent pour les enfants appartenant à des couches sociales inférieures et deux fois plus souvent pour les enfants de nationalité étrangère.
Vu la situation en matière d’intégration des enfants d’immigrés, de nombreuses mesures ont été entreprises pour remédier à ce problème : l’amélioration des compétences linguistiques de tous les élèves dans la langue d’enseignement locale, l’encouragement du développement des compétences linguistiques auprès de jeunes dont les conditions d’apprentissage sont défavorables. En outre, l’âge d’entrée à l’école a été abaissé et le début de la scolarisation assoupli et personnalisé en tenant compte de l’éducation préscolaire. Plusieurs types d’associations existent pour aider les femmes et leurs enfants dans ce difficile processus d’intégration. (www. camarada.ch). Enfin, le premier contrat d’intégration de Suisse est en voie d’être créé à Bâle.


Sources : Coraldi Vellacotte Maja, Wolter Stephan C. : L’égalité des chances dans le système éducatif suisse, Rapport de juillet 2006 de l’Office fédéral des migrations sur mandat du chef de Département fédéral de justice et de police ; www. tsr.ch ; www. camarada.ch ; www.rfi.fr,






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