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Défense des enfants international
section suisse
 
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Droit à la santé : bataille pour défendre la survie des enfants aux Philippines

Par Jorge A. Restrepo, collaborateur auprès de l’Association genevoise pour l’alimentation infantile (GIFA/IBFAN)

  
[ Bulletin DEI, décembre 2007 Vol 13 No 4 p.8 ]


Le marché du lait en poudre pour enfants et nourrissons (laits de premier âge, laits de croissance, etc.) se trouve en tête des biens de consommation les plus vendus aux Philippines. Il y représente un marché florissant: avec une population de 91 millions, une moyenne d’âge de 22 ans et un taux de fertilité de 3,05 par femme(1), on imagine aisément la concurrence que se livrent les compagnies productrices de substituts du lait maternel pour avoir leur part du gâteau. Même au mépris des normes de protection de la santé des enfants ou quitte à contester les dispositions légales de protection de la santé des plus jeunes.

Historique


Les Philippines figurent parmi les pays qui appliquent les directives de l’Organisation Mondiale de la Santé contenue dans le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel (1981) en introduisant une législation destinée à protéger et promouvoir l’allaitement maternel. Depuis 1986, les Philippines se sont ainsi dotées d’une loi connue sous le nom du Milk Code (Code du lait). Pourtant, cette loi n’est vraiment entrée en vigueur qu’à partir de mai 2006, quand des dispositions de mise en œuvre ont été édictées, avec le concours du ministère de la santé (revised Implementing Rules and Regulations – rIRR).

Cela n’a pas plu aux compagnies productrices de substituts telles qu’Abbott Ross, Mead Johnson, Wyeth, Bayer ou encore Gerber. Avec le soutien de la Chambre américaine de commerce, elles ont contesté la validité des dispositions de la mise en œuvre du Code du lait philippin à travers une association privée, la Pharmaceutical Health Care Association of the Philippines (PHAP).

A partir de là, une véritable bataille juridique et médiatique s’est engagée devant les plus hautes instances du pays. Si l’industrie a gagné une première manche en obtenant un ordre restrictif sur les dispositions de mise en œuvre du Code du Lait (rIRR), les défenseurs des intérêts des nourrissons ont finalement obtenu gain de cause le 10 octobre dernier. A cette date, la Cour suprême a restitué toute sa validité au Code du lait et à ses dispositions de mise en œuvre, à l’exception de l’interdiction de publicité pour les laits de croissance destinés aux enfants de plus de deux ans(2).

Conclusion


Afin de pouvoir juger de l’importance de ce qui s’est passé, il faut savoir que, dans un contexte de pauvreté, l’allaitement maternel est un élément clé pour la survie des jeunes enfants : une alimentation artificielle n’est pas sans effet sur le taux de mortalité infantile, quinze fois plus élevé aux Philippines qu’en Suisse(3) C’est pour cela que la Convention relative aux Droits de l’enfant statue, dans son article 24, le droit de l’enfant à jouir du meilleur état de santé possible et met en avant les avantages de l’allaitement maternel. La Stratégie, mondiale pour l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, approuvée par l’OMS et l’UNICEF en 2002, propose «l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois ; puis l’introduction de l’alimentation complémentaire et la poursuite de l’allaitement maternel pendant deux ans ou plus» comme norme mondiale de santé publique. En Suisse, les dispositions de cette stratégie ont été adoptées par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). N’en déplaise aux entreprises agroalimentaires avides de profit !



Plus d’informations sur l’alimentation infantile : www.gifa.org et www.ibfan.org


1. La Suisse a une moyenne d’âge de 40,4 ans et un taux de fertilité de 1,44 par femme. Source : The World Fact Book, US Central Intelligence Agency
2. L’UNICEF, l’OMS et la société civile (Arugaan, IBFAN, Baby Milk Action, ICDC, WABA, La Leche League, etc.) se sont mobilisées pour venir en aide aux intérêts des nourrissons.
3. Le taux de mortalité infantile en Suisse est de seulement 1,44 pour1.000 naissances vivantes, aux Philippines il est de 22,12 pour 1.000 ibid.










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