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Défense des enfants international
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Les sources des articles disponibles dans la recherche sont l'historique des bulletins DEI, la Convention des droits de l'enfant ainsi que certaines publication de DEI.


Afrique: front commun des leaders religieux contre l’excision
Par Eléonore Lette

  
[ Bulletin DEI, décembre 2007 Vol 13 No 4 p.10 ]



Alors qu’aucune religion ne le demande, entre deux et trois millions de femmes et de fillettes subissent chaque année une mutilation génitale féminine/excision (MGF/E) qui consiste à leur enlever une partie ou l'intégralité des organes génitaux externes. Cette pratique touche entre 100 et 140 millions de femmes et de filles dans le monde. Elle constitue une violation de leur droit à la santé et à l’intégrité physique, sans parler des conséquences somatiques et psychologiques désastreuses qui s’ensuivent. Depuis des siècles pourtant, des raisons culturelles, religieuses ou d’ordre sociologique sont avancées pour justifier ces actes infligés au mépris de la loi civile.



L’Afrique en ligne de mire


Le 9 août 2007, l’UNICEF et l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la population) ont lancé un programme de 44 millions de dollars dont l’objectif est de réduire de 40% les MGF/E dans 16 pays africains d’ici à 2015 et de mettre fin, en une génération, à cette pratique traditionnelle préjudiciable. Ce programme s'inscrit dans la lignée des campagnes pour l’abolition des MGF, plus ou moins pertinentes dans leur approche, menées depuis les années '70 sous l'égide de l'UNICEF. Il comprend une campagne d’information, ainsi que l’instauration de partenariats avec les gouvernements, les chefs spirituels et religieux, les professionnels de la santé, les médias, les ONGs et autres associations. Ce faisant, l'UNICEF espère instaurer un cadre mondial commun pour l’abandon progressif de cette pratique par le biais d’une étroite collaboration entre les partenaires locaux et nationaux à même d'influencer l’application de la législation existante ou à venir.

Chefs spirituels impliqués


C’est dans l’esprit de cette initiative que s’est tenu, du 23 au 25 octobre dernier, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le 4e symposium des leaders religieux d’Afrique sur les mutilations génitales féminines, organisé par le Comité Inter-Africain sur les pratiques traditionnelles. Quelque 25 délégations issues des 28 pays membres de ce comité étaient présentes. Dans une déclaration finale, les leaders religieux musulmans et chrétiens se sont engagés à participer activement à la lutte pour l'abandon total des MGF partout où elles se pratiquent.
Au cours de colloques antérieurs, notamment à Ouagadougou en décembre 2005, ces mêmes leaders religieux avaient clairement établi qu’aucune forme de MGF n’est autorisée ou prescrite par aucune religion. Dans une déclaration commune, ils ont reconnu que les MGF constituent une «violation flagrante des droits de l’homme, et une atteinte grave à l’intégrité physique, psychologique et morale des femmes et des enfants».
L’objectif de ces chefs spirituels est de briser les mythes et idées fausses véhiculées depuis des siècles au sein des diverses communautés culturelles et religieuses pour justifier la continuation de ces pratiques. Leur démarche comprend aussi: l'éducation sur les droits de la femme et de l’enfant à leur intégrité corporelle, à une vie sexuelle et reproductive saine et la promotion de l'égalité entre les sexes. Leur implication représente une avancée considérable dans la lutte contre les MGF, en raison de leur lien privilégié avec les populations locales. Ces dernières perpétuent ces pratiques dans une certaine clandestinité, bien que des rituels d'initiation tout à fait «officiels» aient toujours lieu au sein des villages et donc dans l’ignorance, volontaire ou non, de la loi. (17 pays africains ont voté des lois contre les MGF).

Lois violées


Au niveau de la législation internationale, la pratique des MGF viole trois textes fondamentaux :
-la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (1989);
- la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (1981, art.1 et 5);
- la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes (1995, art.2,3,4).

De fait, la protection de chaque enfant contre «toute forme de violence, d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales (…) y compris la violence sexuelle» est prévue à l’article 18 par.3,1 de la Convention relative aux droits de l’enfant, et la condamnation de toute violence à l’égard des femmes à l’art.1er de la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes.
Etant donné l’ampleur des violations, commises dans l’ignorance d'une législation répressive des MGF sur le plan national et international, le rôle que peuvent jouer les chefs religieux et spirituels est essentiel. Leur engagement aux côtés d'autres acteurs clefs (les agences gouvernementales, onusiennes, les ONGs locales) est nécessaire pour promouvoir les programmes d'éducation et de prévention visant à éradiquer ces pratiques et ces comportements néfastes pour la santé des femmes adultes et enfants.

Sources: http://www.unfpa.org/gender/fgm2007/, http://www.iac-ciaf.com/, http://www.apanews.net/apa.php?page=show_article&id_article=45049










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