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Défense des enfants international
section suisse
 
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Les sources des articles disponibles dans la recherche sont l'historique des bulletins DEI, la Convention des droits de l'enfant ainsi que certaines publication de DEI.


Entretien avec Louisette Hurni-Caille
Par Cynthia Bapst

  
[ Bulletin DEI, septembre 2009 Vol 15 No 3 p.8 ]


Louisette Hurni-Caille, membre du Comité de DEI-Suisse et militante contre la maltraitance des enfants, fêtera ses 88 ans l’automne prochain. Pourtant, elle dit toujours chercher le sens de la vie. Rencontre avec une femme hors du commun.



Quand avez-vous commencé à vous intéresser aux droits de l’enfant?



Pour répondre à cette question, je dois retourner à l’été 1976 où j’étais allée à Zurich avec une amie pour visiter une exposition en plein air d’œuvres d’Henry Moore. Nous attendions le bateau et avons entendu et vu deux dames et deux enfants en bas âge dont l’un ne voulait pas prendre la glace que l’une d’elle lui tendait. Elle l’a frappé et lui a planté la glace dans la main. Cette scène m’a complètement bouleversée et pour la première fois, j’ai réalisé ce qu’était la violence envers les enfants. C’est de là qu’est partie ma recherche de l’aide aux enfants maltraités. J’ai dû me rendre à l’évidence, ce thème était totalement tabou, les personnes à qui je m’adressais réagissaient comme si j’employais des « gros mots » ou m’attaquaient en me disant que je croyais que c’était une chose toute simple.

A l’époque, que se passait-il en Suisse à propos de la maltraitance?



L’Organisation Mondiale de la Santé organisa à Genève un grand congrès sur la maltraitance. Si ma mémoire est bonne, c’était le professeur américain de médecine C. Henry Kempe qui a insisté et motivé son ancien assistant le professeur de pédiatrie genevois Pierre E. Ferrier à s’engager. Kempe avait écrit deux livres sur le thème de la maltraitance qui ont été traduits en allemand et en français. Parallèlement, le professeur de sociologie Reinhart Wolff avait écrit un livre avec ses étudiants de la Freie Universität Berlin en 1975. A Berne, le professeur de pédiatrie Klaus Zuppinger, responsable de la policlinique, et une de ses assistantes sociales s’intéressaient fortement au problème. Il y a un mystère que je n’ai pas pu élucider: cette personne intelligente et capable faisait tout ce qu’elle pouvait pour que l’information sur la maltraitance ne parvienne pas à ceux qui voulaient s’engager pour ce problème. J’ai donc beaucoup lutté pour parvenir à faire comprendre que c’était un problème qui touche tous les adultes, que tous devraient connaître, que tous devraient savoir comment s’y prendre pour aider les enfants touchés et aider les parents à guérir.

Y avait-il à l’époque beaucoup d’associations oeuvrant dans le domaine de la maltraitance ?



Malgré mes recherches je n’ai trouvé aucune organisation qui avait pour thème la maltraitance. Petit à petit, j’ai compris qu’il ne restait que la fondation d’une organisation spécialisée. Grâce à une personne qui m’a prise au sérieux, j’ai pu parler lors d’un cours pour infirmières en pédiatrie. J’y ai rencontré six jeunes mamans qui avaient connu des cas à l’hôpital. Nous avons eu l’occasion d’animer des soirées, spécialement dans des associations de parents d’enfants d’âge préscolaire. Nous avons aussi eu des contacts avec des mamans en difficulté. Puis nous avons pu organiser une conférence à l’université de Berne, à laquelle ont participé plus de 100 personnes. Le 20 novembre 1982, 160 personnes se sont rassemblées à Berne pour fonder l’Association Suisse pour la Protection de l’Enfant (ASPE). Pendant les 6 premières années je me suis occupée bénévolement du secrétariat, puis j’ai quitté ce poste et le comité de l’ASPE.

Selon vous, que reste-t-il à faire aujourd’hui ?



J’aimerais dire TOUT ! La dernière émission à la radio romande qui m’a bouleversée a été celle de Jean-Marc Richard qui interviewait des enfants dans l’émission des « petits zèbres » sur le droit des parents de frapper leurs enfants. Les enfants justifiaient la violence des parents envers eux, il n’y en avait qu’un seul qui était contre cette pratique !
Ma plus grande déception récente vient du rejet des Chambres fédérales d’inscrire l’interdiction des châtiments corporels aux enfants dans la Constitution, car même si une loi peut être difficile à mettre en œuvre, elle précise au moins un standard moral. Ça montre combien il y a encore à faire pour persuader tous les adultes de l’importance des droits de l’enfant !

Comment avez-vous connu DEI ?



J’étais abonnée à la Revue Internationale de l’Enfant et c’est ici que j’ai vu que DEI devait être fondée. Je suis entrée au Comité en 1994. Mon but est resté l’aide aux enfants maltraités et la prévention de la maltraitance, ce que je pensais pouvoir faire avancer par le biais des droits de l’enfant.

Quelles étaient vos « tâches » au sein de DEI et quelles sont-elles aujourd’hui ?



Mme Lucker-Babel avait commencé à publier le Bulletin Suisse des Droits de l’Enfant en 1995. Dès le 2e bulletin j’ai contribué à la partie écrite en allemand. Je faisais ou corrigeais les traductions, lisais les journaux et certaines publications pour trouver des thèmes intéressants et cherchais parmi les discussions et décisions prises par les Chambres fédérales les thèmes touchants les enfants. En général, la rédactrice s’occupait de trouver une personne spécialisée dans le domaine pour faire un article ou une prise de position.
Depuis que je suis si âgée nous travaillons le plus souvent par téléphone et aussi par mail grâce à ma fille Pierrette et son ordinateur Je jouis de la gentillesse de la rédactrice et s’il y a lieu de la Secrétaire générale, ainsi que des membres du Comité. Je suis heureuse de tout ce qui a été atteint pour le bien de l’enfant.







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