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Défense des enfants international
section suisse
 
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Jeux vidéo violents: informer plutôt qu'interdire
  
[ Bulletin DEI, juin 2010 Vol 16 No 2 p.11 ]


A l'annonce d'un débat parlementaire sur la violence dans les jeux vidéos, Pro Juventute a organisé une manifestation sur la place fédérale afin d'affirmer haut et fort son opposition à une interdiction des jeux vidéo violents.



Le 18 mars 2010, le Conseil des Etats a transmis deux motions visant à interdire les jeux video violents au Conseil fédéral. La motion de Norbert Hochreutener vise à limiter ou interdire les ventes de jeux violents aux plus de 16 ou 18 ans. Il motive sa demande par la nécessité de protéger les jeunes des représentations de la violence. Le système de classe d'âge (PEGI) indiqué sur les jeux étant fondé sur une base volontaire, il convient, à son avis, d'interdire formellement la vente des jeux visés aux enfants et aux adolescents. La motion d'Evi Alleman va plus loin. Elle demande une interdiction générale de vendre, importer ou faire de la publicité pour les jeux vidéo violents. Des études auraient démontré qu'il existe un lien entre la consommation de jeux vidéo et la violence des jeunes. Selon la motionnaire, l'article 135 du Code pénal suisse, qui interdit la représentation, la production, l'importation, le stockage et la publicité d'enregistrements sonores et visuels d'actes de cruauté, ne peut être utilisé que de manière limitée pour les jeux vidéo. Il convient donc de le renforcer.
Alors, interdiction ou réglementation? Difficile de savoir ce que pense le Conseil des Etats de la question, puisqu'il a transmis les deux motions au Conseil fédéral. Le projet de loi que le gouvernement va élaborer devra tenir compte de ces différentes possibilités. Le vrai débat aura très probablement lieu lors du retour du texte aux Chambres fédérales.

A l'annonce de ces débats parlementaires, Pro Juventute s'est associé à d'autres organisations soutenant l'idée d'une «Alliance pour une culture des jeunes autonome». Avec le slogan «informer plutôt qu'interdire », ils ont organisé une manifestation sur la place fédérale à Berne, afin de s'ériger contre l'interdiction des jeux vidéo violents.
En communiquant contre l'interdiction des jeux vidéos violents, Pro Juventute donne de prime abord un message en contradiction avec sa vocation, qui est la protection des enfants. Et pourtant, l'association sait de quoi elle parle puisqu'elle milite depuis plusieurs années contre la violence dans les médias de divertissement et s'est associée dernièrement à TRIAL pour l'établissement d'un rapport sur l'incompatibilité de certains jeux vidéo violents avec le droit international (voir BSDE, mars 2010, vol. 16 no 1, p.4). Son constat est le suivant: les interdictions ne suffisent pas à protéger les jeunes de la violence dans les médias, elles peuvent même s'avérer contre-productives. Aujourd'hui les jeunes sont de plus en plus exposés à la violence, que ce soit dans les jeux, les vidéos, sur Internet ou les téléphones portables. Cet accès illimité et incontrôlé à la violence a des conséquences sur leur santé psychique et leur bon développement. Il s'agit de mieux réglementer et contrôler l'accès à ces médias, mais avant tout de renforcer les compétences des jeunes afin de les aider à gérer les nouveaux médias.

L'association de joueurs « Swiss gamer network » milite pour que la norme PEGI soit appliquée, plus visible, et la limite d'âge recommandée mieux respectée. Elle n'est cependant pas en faveur d'une interdiction de la vente, interdiction qui peut être facilement contournée par le téléchargement – légal ou non- de ces jeux sur Internet. Selon son président, Nicolas Arkadios, l'éducation et la prévention sont les seules voies efficaces à long terme.

Tout n'est pas joué. A présent, le Conseil fédéral doit établir un projet de loi qui sera à nouveau examiné par le Parlement. Espérons que les positions exprimées par diverses associations sur les deux motions permettront d'approfondir le débat et de mener à un vrai projet, en phase avec les enjeux actuels que soulève la diffusion de contenus violents dans la sphère virtuelle.

Sources:
- « Ein populistisches signal », Interview de Stephan Oetiker, directeur de Pro Juventute par Christine Steffen, NZZ am Sonntag, 21 mars 2010.
- « jeux video violents bientôt bannis », Nadine Haltiner, La Tribune de Genève, 19 mars 2010.
- Alliance pour une culture des jeux autonomes, www.pro-jugendkultur.ch
- Motion 07.3870, Norbert Hochreutener – Interdiction des jeux électroniques violents
- Motion 09.3422, Evi Allemann, - Interdiction des jeux violents









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