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Défense des enfants international
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Les enfants roms ont droit à l’éducation
Par Virginie Jaquiery

  
[ Bulletin DEI, décembre 2010 Vol 16 No 4 p.6-7 ]




Avec 10 millions de personnes, la communauté rom est la première minorité ethnique d’Europe. Elle est, pourtant marginalisée depuis des siècles. Citoyen européens, les enfants roms rencontrent de nombreuses difficultés en ce qui concerne l’accès à l’éducation. Victimes de discrimination dans le domaine scolaire, certains d’entre eux ne sont jamais scolarisés et ne savent ni lire ni écrire.

En Europe, il n’est pas rare que les enfants roms soient exclus du système éducatif ordinaire. Les raisons en sont diverses. Tout d’abord, les communautés roms vivent bien souvent séparées du reste de la population dans une extrême pauvreté. Cet isolement ne leur facilite pas l’accès aux écoles. L’absence de réseaux de transports publics adéquats et le manque de ressources ont pour conséquence de rendre les établissements scolaires physiquement et économiquement inaccessibles à ces enfants. Ensuite, un grand nombre d’enfants roms sont placés dans des écoles dites spécialisées sous prétexte qu’ils ne maîtrisent pas la langue ou suite à des tests psychologique biaisés culturellement. Dans les écoles ordinaires, les enfants roms sont maintenus dans des classes séparées où le programme scolaire est qualitativement inférieur et où les besoins spécifiques linguistiques et culturels des enfants roms ne sont pas pris en compte. L’enseignement de leur histoire, par exemple, qui fait partie intégrante de l’histoire européenne, est souvent ignorée.

Dans les écoles normales, les enfants roms, victimes de préjugés sociaux, deviennent la cible des autres enfants. Ils sont quelquefois brimés ou harcelés. L’école apparaît alors comme un lieu de danger. Les parents des enfants non roms ne sont pas toujours favorables à l’intégration de ces enfants dans les classes ordinaires. Cette attitude négative freine leur intégration dans le système scolaire ordinaire et contribue à créer une certaine méfiance des parents roms à l’égard de l’école. Ces derniers hésitent parfois à envoyer leurs enfants dans des établissements scolaires car ils craignent qu’ils leur soient enlevés.

A ceci s’ajoute les problèmes juridiques et/ou bureaucratiques auxquels se retrouvent confrontés les parents roms, en particulier dans le contexte de la migration. L’absence de papiers d’identité ou de permis de résidence peut constituer des obstacles à l’inscription des enfants dans les établissements scolaires. L’expulsion régulière d’un Etat à un autre des familles roms nuit à la scolarité de leurs enfants. En conséquence, le parcours scolaire de ces enfants est marqué d’un taux d’absentéisme élevé ; Ils sont victimes de déscolarisation précoce et d’un enseignement de qualité inférieur à celui reçu par les autres enfants.

Cette situation est d’autant plus inquiétante que l’absence de scolarisation compte parmi les facteurs de risque favorisant l’apparition de la délinquance chez les jeunes. En effet, l’école constitue l’instance de socialisation la plus importante après la famille. L’éducation est un droit essentiel à l’individu en ce sens qu’il participe à son processus d’autonomie et favorise l’exercice des autres droits fondamentaux.

Le droit à l’éducation est pourtant énoncé de façon expresse dans la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant signée par tous les pays européens. Selon l’article 28 de ladite convention, lrd Etats reconnaissent le droit de l’enfant à l’éducation. Ce droit concerne non seulement l’accès à l’éducation mais aussi le contenu de celle-ci. L’art. 29 al.1 lit. A-e prévoit en effet que « les Etats parties conviennent que l’éducation de l’enfant doit viser à favoriser l’épanouissement de la personnalité de l’enfant et le développement de ses dons et de ses aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de leur potentialité (…) ; à inculquer à l’enfant le respect de ses parents, de son identité, de sa langue et de ses valeurs culturelles, ainsi que le respect des valeurs nationales du pays dans lequel il vit (…) ». Les enfants roms doivent ainsi pouvoir accéder à l’éducation et bénéficier d’un enseignement appropriés. La construction d’infrastructures facilitant l’accès aux écoles, un meilleur soutien matériel aux parents roms, une aide dans leurs démarches administratives et juridiques ainsi que la mise en place d’un programme qui tient compte des particularités culturelles des enfants roms sont autant de facteurs qui leur permettraient d’accéder aux établissements scolaires ordinaires tant dans leur Etat d’origine que d’accueil. La pleine intégration scolaire des enfants issus de la communauté rom est un moyen de les aider à trouver leur place dans la société et de mettre ainsi fin à la ségrégation fondée sur l’ethnie dont souffre cette communauté. La scolarisation des enfants roms doit être l’un des objectifs principaux des Etats en matière d’éducation.

Sources :
-Conseil de l’Europe, Rapport original de M. Alvaro Gil Robles, commissaire aux droits de l’homme, sur la situation en matière de droits de l’homme des Roms, Sintis, et gens du voyage, cCommDH (2006)1, p. 4.
-De Singly, François, sociologie de la famille contemporaine, 3e éd. Refondue, Armand Colin, Espagne, 2007, p. 99.
- Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, Assemblée générale, Rés. 44/25 du 20 novembre 1989.









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