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Défense des enfants international
section suisse
 
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L’hypersexualisation des fillettes
  
[ Bulletin DEI, juin 2012 Vol 18 No 1 p.5 ]




Dans notre Bulletin Vol 17, No 4 de décembre 2011, le Dr. Gérard Salem, psychiatre à Lausanne, a fait part de quelques interrogations à propos de l’érotisation précoce des enfants et des jeunes en général. Il a relevé, que depuis le début des années 2000, ce phénomène est l’une des préoccupations majeures des professions concernées par l’enfance.

Nous revenons sur le sujet à la suite du rapport établi par Chantal Jouanno, sénatrice UMP, à l’intention de Roselyne Bachelot-Narquin, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale en France.

Ce rapport a pour origine la parution en décembre 2010 dans le magazine français Vogue de photos qui exhibaient une petite fille outrageusement maquillée, affichant tenues sexy, poses suggestives et autres comportements aguicheurs. Le marketing lié à l’industrie de la mode a créé ce phénomène outre-atlantique ; il touche maintenant le continent européen : trousses de maquillage dès l’école primaire, soutien-gorge rembourrés pour fillettes dès 8 ans, strings dès 6 ans, etc.

La sonnette d'alarme est tirée. Le phénomène, observé par les spécialistes sur les enfants prépubères de moins de 12 ans, se définit non seulement par la sexualisation de leurs codes vestimentaires mais aussi de leurs expressions, postures et intérêts, jugés trop précoces pour leur âge. Poussée par l'industrie de la mode et les médias, par le retour des stéréotypes dans les jouets et la souveraineté de l'apparence dans les programmes de téléréalité, l'hypersexualisation banalise la pornographie et la violence, constate le rapport parlementaire intitulé «Contre l'hypersexualisation, un nouveau combat pour l'égalité». Conséquence: elle fragilise les enfants dans leur équilibre psycho-affectif et leur construction identitaire. L'intrusion précoce de la sexualité entraîne des dégâts psychologiques irréversibles dans 80 % des cas», affirment les spécialistes du dossier. Mais elle favorise aussi les conduites à risque comme l'anorexie et met en danger, à terme, l'égalité entre les femmes et les hommes qu'ils deviendront, s'alarme le rapport.

Si les parents se disent inquiets, d'après un sondage récent où 84 % des mères jugeaient que l'image des filles allait en se dégradant, la prise de conscience semble difficile. Sans concession, le rapport s'étrangle à toutes les pages et se donne les moyens de son indignation en faisant des propositions radicales: interdire les concours de mini-miss à des enfants de moins de 16 ou 18 ans, irrespectueux de «l 'intérêt supérieur de l'enfant et de la dignité de la personne humaine», et rétablir l'uniforme en primaire. Si ce dernier n'est pas «une réponse pertinente à l'hypersexualisation» dans sa problématique globale, dit le rapport, il permettrait au moins de la pousser hors les murs de l'école élémentaire et, dans tous les cas, «demeure pertinent face à la concurrence des marques, facteur de clivages sociaux». Côté juridique, Chantal Jouanno propose également d'interdire que les enfants de moins de 16 ans puissent être l'égérie des marques, «afin de ne pas favoriser l'image d'enfants transformés en adultes». Enfin, elle propose la rédaction d'une «charte de l'enfant» qui décrirait les principes à respecter en matière d’éducation, d’utilisation médiatique, et servirait de guide à l’intention juges et responsables politiques, médiatiques et économiques.

L'observation du phénomène, avec des études du CNRS et la création d'une mission quinquennale pilotée par l'Observatoire national de l'enfance en danger (Oned), est aussi au menu des propositions parlementaires. Tout comme la sensibilisation des professionnels de l'enfance et de l'Éducation nationale.

Québec avant-gardiste

Référence en la matière, le Québec est avant-gardiste sur l'étude du phénomène, aux côtés de la Belgique et du Royaume-Uni. Le premier ministre anglais, David Cameron, a demandé l'an dernier un rapport sur le sujet, «Let children be children». La France devait donc se saisir du problème, au moins à titre préventif. Car, pour l'heure, «nos enfants résistent globalement à la vague», rassure le rapport qui en attribue la raison «au contrôle parental de l'apparence qui demeure fort en France». Ce phénomène, s’il paraît plus visible chez les petites filles, touche également les garçons qui n’échappent pas à la mode des pantalons portés très bas, laissant entrevoir les caleçons.

Source : www.solidarité.gouv.fr/documentation-publications/







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