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Les sources des articles disponibles dans la recherche sont l'historique des bulletins DEI, la Convention des droits de l'enfant ainsi que certaines publication de DEI.
Audition des enfants : une nouvelle formation voit le jour en Suisse [ Bulletin DEI, mars 2006 Vol 12 No 1 p. 12 ] Par Stéphanie Hasler « La vérité sort toujours de la bouche des enfants », ce proverbe bien connu est-il applicable à toutes les situations ? Peut-on, en particulier, croire sur parole un enfant qui se plaint de sévices sexuels ou corporels ? On aurait tendance à dire oui. Un enfant ne peut pas inventer lui-même ce genre d’histoire. Il n’y a pas de fumée sans feu. Il arrive cependant, dans certaines situations, que les faits racontés par les enfants ne se soient jamais passés, ou que leur volonté exprimée ne reflète pas ce dont ils ont vraiment envie. L’audition de l’enfant dans une procédure peut en effet être influencée par la pression adulte, les conflits de loyauté sont fréquents. Cela fait maintenant 15 ans que la parole de l’enfant est prise en compte dans une procédure judiciaire, or cela fait également 15 ans que se pose la question de savoir comment interpréter les dires des enfants. Comme toute parole, celle d’un enfant doit se vérifier ; elle n’est pas une vérité révélée. On ne peut pas donner à la parole de l’enfant un poids qu’elle ne peut avoir, c’est-à-dire la transformer en l’expression unique de la vérité. Et tout le problème est là, comment demander à un juge ou à un avocat, professionnels du droit, de pouvoir interroger un enfant, et ensuite de pouvoir faire le tri entre le vrai et le faux. Il faut donc demander à un expert d’écouter l’enfant. Cet expert psychologique disposera certainement de meilleurs outils dans ce genre de situation. Cependant il lui appartient ensuite d’éclaircir les dires de l’enfant d’une manière à pouvoir les répéter dans un tribunal. Il ne faut pas oublier qu’un enfant ne s’exprime pas en termes scientifiques ni juridiques, comment voudrait-on que les mots d’enfants, si amusants dans leur maladresse lorsqu’il s’agit du quotidien heureux, deviennent subitement des formulations juridiques et rigoureuses lorsqu’il s’agit de souffrances ? Il est donc devenu impératif de former des spécialistes qui puissent maîtriser les techniques les plus fines d’entretien, soient capables de dépister les contrevérités proférées de toute bonne foi et puissent ensuite fournir à la justice des expertises fiables. C’est pourquoi l’Institut Universitaire Kurt Bösch (IUKB), en partenariat avec l'Institut International des Droits de l'Enfant (IDE) à Sion, le Département de psychologie de l'Université de Fribourg, la Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation (FPSE) de l'Université de Genève, l'Ecole des sciences criminelles et Service de Formation Continue de l'Université de Lausanne et la Société Suisse de Psychologie Légale (SSPL), a mis en place un diplôme d'expertise psycho-judiciaire pour enfants et adolescents. Ce diplôme contribuera aux compétences professionnelles des psychologues oeuvrant dans le monde judiciaire et dans celui des institutions et des administrations civiles. Il vise à renforcer les compétences professionnelles du psychologue mandaté comme expert par les principales instances judiciaires et officielles. Cette formation s'adresse uniquement à des psychologues. Le but est de former plus spécifiquement ces personnes afin de pouvoir établir le vrai du faux dans l’audition de l’enfant. Pour en savoir plus : Institut Universitaire Kurt Bösch - Case postale 4176 - CH-1950 Sion 4 – Tel : +41 27 205 73 00 - Fax : +41 27 205 73 01. www.iukb.ch, |
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