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Défense des enfants international
section suisse
 
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Les enfants laissés pour compte dans la lutte contre le SIDA ?
  
[ Bulletin DEI, mars 2006 Vol 12 No 1 p. 2 ]



La prise de conscience a pris du temps. L’épidémie de SIDA touche plus que jamais les enfants et représente une menace aiguë pour les générations futures et le développement de pays entiers. Malgré les avertissements de nombreuses ONG, malgré les recommandations du Comité des droits de l’enfant en 2003, la communauté internationale s’est acharnée à mettre sur pied des stratégies et programmes de prévention, soins et traitement du SIDA destinés à une population adulte. Dans leur empressement, les décideurs ont oublié ou négligé les personnes les plus vulnérables à la pandémie, elles en font les frais à présent.

Aujourd’hui on estime à 15 millions le nombre d’orphelins et 2,3 millions le nombre d’enfants de moins de 15 ans infectés par le virus dans le monde. En 2004, 700’000 enfants de moins de 15 ans et 2 millions parmi les 15-24 ans ont contracté la maladie, 90% d’entre eux par leur mère. Sur les 3 millions de morts du SIDA en 2004 un sur six était un enfant de moins de 15 ans. La moitié d’entre eux meurt avant l’âge de deux ans.

Ces chiffres mettent en évidence l’ampleur et la complexité du problème, un problème qui appelle une action à plusieurs niveaux : assistance aux orphelins, accès aux soins et aux médicaments pour les enfants, prévention de la transmission mère-enfant, accès à l’information, prévention, dépistage et soins pour les adolescents.

La journée mondiale du SIDA le 1er décembre 2005 a donné lieu à toutes sortes de déclarations. L’UNICEF s’est associée à l’ONUSIDA et à d’autres partenaires pour lancer une campagne d’action destinée particulièrement aux enfants1. L’association humanitaire Médecins sans Frontières a elle, mis l’accent sur l’accès au traitement pour les enfants et pour les femmes enceintes, afin de prévenir la transmission de la maladie à leur nouveau-né.

Avec plus de 40 millions de cas à l’heure actuelle, la pandémie continue de toucher de plein fouet les pays en développement, où sont concentrées 95% des personnes vivant avec le VIH/SIDA. Dans les pays industrialisés, les médicaments antirétroviraux (ARV) permettent depuis plus de 10 ans aux patients de vivre avec la maladie, ce qui est encore loin d’être le cas dans les pays en développement où seuls 12% des malades reçoivent aujourd’hui un traitement. Un des effets catastrophique est la multitude d'enfants que la maladie a rendu orphelins. Dans les pays les plus touchés, la proportion d’enfants ayant perdu un ou deux de leurs parents dépasse les 15%. Les enfants orphelins de parents séropositifs sont encore largement stigmatisés, considérés porteurs de facto de la maladie par leur communauté. Ils se retrouvent souvent seuls, extrêmement démunis, ils doivent quitter l’école pour gagner leur vie, et sont particulièrement exposés aux sévices et à l’exploitation. On estime à seulement 10% ceux d’entre eux qui reçoivent une aide de l’Etat. Des ressources financières et humaines doivent de toute urgence être allouées aux pays les plus touchés par le SIDA pour éviter une crise économique et sociale massive.

Forte de plus de 15 ans d’expérience auprès des malades du SIDA, MSF traite actuellement plus de 57'000 patients dans 29 pays. Alors que les médicaments ARV deviennent de plus en plus abordables dans les pays en développement, et que des versions simplifiées sont désormais disponibles, il n’existe toujours pas de combinaison médicamenteuse destinée aux enfants. Les quelques formules disponibles sous forme de sirop ou de poudre sont inutilisables car elles doivent être réfrigérées ou nécessitent d’être mélangées à de l’eau potable. Le personnel médical est contraint de broyer les médicaments destinés aux adultes, prenant par là le risque d’administrer des surdoses ou au contraire une dose insuffisante aux enfants. Un autre problème concerne les moyens diagnostiques qui restent hors de prix ou qui requièrent des équipements laboratoires inadaptés aux pays pauvres. Les outils disponibles dans les pays en développement ne sont pas utilisables chez les enfants de moins de 18 mois. Des moyens doivent de toute urgence être investis pour développer des médicaments et moyens diagnostiques adaptés aux enfants, mais ces derniers ne représentent pas un marché intéressant pour l’industrie pharmaceutique. La réponse se fait toujours attendre.

Dans les pays industrialisés, l’administration de médicaments ARV a permis de réduire la transmission du virus de la mère à l’enfant à 99%. Ceci est loin d’être le cas dans les pays en développement. C’est même la majeure cause d’infection chez les enfants. Pas étonnant si l’on considère que seules 10% des femmes enceintes avec le virus ont accès aux soins. Les programmes de prévention de la transmission du virus de la mère à l'enfant doivent de toute urgence être intégrés aux services sanitaires pédiatriques et familiaux de routine. L’UNICEF et l’OMS ont décidé de faire de cette cause un des piliers de leur campagne contre le SIDA. Ils se sont fixés comme objectif de donner accès aux soins à 80% des femmes enceintes d'ici à 2010.

Enfin, on estime que la moitié des nouvelles infections se déclare chez les jeunes de 15 à 24 ans. Le manque d’information est souvent invoqué. Une étude mondiale a montré que 44 pays sur 107 n'ont pas introduit le SIDA dans les programmes scolaires (Lopez, 2002). En Afrique subsaharienne, le nombre de jeunes non scolarisés bénéficiant d’un accès à une éducation préventive est de 8% 2 . Il serait cependant utopique de croire que la prévention à elle seule suffit à protéger la jeunesse contre l’infection. L’accès au préservatif, aux consultations, aux services médicaux et aux médicaments est essentiel si l’on veut faire baisser la prévalence de la maladie chez les jeunes.

Les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas connu un monde sans SIDA. On dispose à présent des moyens de mettre en œuvre une riposte efficace à la pandémie. Malgré les efforts financiers, l’élargissement de l’accès au traitement et l’engagement politique de ces dernières années, la riposte reste insuffisante. Les jeunes des pays en développement continueront à vivre avec une épée de Damoclès au dessus de leur tête tant que des moyens supplémentaires ne seront pas investis pour inverser le cours de l’épidémie.
1 « Unite for children, unite against aids »
2 données : ONUSIDA


Sources :
∑ Crinmail 735 : Special edition on World AIDS Day 2005
∑ UNAIDS - AIDS Epidemic Update 2005
∑ Médecins Sans Frontières – communiqués du 28.11 2005 et du 2 août 2005
∑ UNICEF – site de la campagne « Unite for children » http://www.unicef.org/uniteforchildren/
∑ Comité des Droits de l’enfant - Observation générale No 3 (2003) : « Le VIH/sida et les droits de l'enfant »







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