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Les sources des articles disponibles dans la recherche sont l'historique des bulletins DEI, la Convention des droits de l'enfant ainsi que certaines publication de DEI.
EGYPTE : des enfants torturés en prison [ Bulletin DEI, décembre 2014 Vol 20 No 1 07 ] Le 27 août 2014, Alkarama a soumis les cas de 52 enfants victimes de torture et d'abus sexuels dans la prison d'Alexandrie El Koum Dekka au Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture. Âgés entre 15 et 18 ans, ils ont été arrêtés pour avoir manifesté pacifiquement contre le régime ; la plupart sont détenus de façon arbitraire depuis plus de huit mois. Accusés de « manifester sans autorisation », d'« agressions contre des agents de police» et d'« appartenance à un parti interdit » – accusations communes contre les opposants politiques – ces mineurs sont à risque de voir leur détention préventive renouvelée de nombreuses fois, comme le permet le droit pénal égyptien. C'est pourquoi, malgré les vives craintes pour leur intégrité physique et morale soulevées par leurs avocats lors de leurs audiences respectives devant la Cour des délits d'Alexandrie, le juge a refusé de reconnaître les déclarations des victimes et a renouvelé leur détention préventive. Les signes de torture sont pourtant évidents, de même que leur état de santé physique et mentale en nette détérioration du aux conditions d'hygiène épouvantables dans lesquelles ils sont détenus. Soumis au harcèlement constant des gardiens de prison ainsi qu'à leurs mauvais traitements, ces jeunes sont également régulièrement battus par les officiers chargés de la surveillance de la prison, qui lâchent parfois leurs chiens sur eux, les terrorisant et les cicatrisant à vie. Ces mineurs rapportent aussi à leurs avocats les différentes tortures auxquelles ils sont soumis dans des cellules spécifiques et isolées, telles que des brûlures avec des mégots de cigarettes, des électrocutions, y compris sur les parties génitales, des violences sexuels, et parfois des viols, tout en étant suspendus par les mains pour heures. « Notre organisation est particulièrement préoccupée par ces témoignages », déclare Rachid Mesli, directeur juridique d'Alkarama. « Comme indiqué dans la Convention relative aux droits de l'enfant, les enfants, 'en raison de [leur] manque de maturité physique et mentale, ont besoin d'une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d'une protection juridique appropriée' – en tant que groupe vulnérable, ils jouissent donc d'une plus grande protection sous le droit international. L'attitude des juges et gardiens de prison égyptiens est inexcusable. Les autorités égyptiennes doivent cesser cette pratique systématique et généralisée de la torture, qui, de par son ampleur, pourrait les rendre passibles de poursuites pour crimes contre l'humanité dans le Statut de Rome ». Compte tenu des faits décrits ci-dessus, Alkarama a adressé une communication au Rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, demandant aux autorités égyptiennes d'enquêter sur ces allégations de toute urgence et de traduire leurs auteurs en justice. Les autorités égyptiennes ne peuvent pas rester complice de ces violations flagrantes des droits de l'homme et doivent mettre fin à la torture et aux mauvais traitements de ces enfants, et les libérer immédiatement. Source : CRIN |
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